Il n’y a rien de plus inconfortable que de remonter dans la précipitation un train complet dans l’espoir de trouver enfin des toilettes propres et surtout disponibles.
Et je ne parle pas de la sensation de solitude, de désespoir et d’abandon que l’on éprouve face à des toilettes condamnées.
Et pourtant cela arrive régulièrement…Mais alors ? A quoi est-ce dû !
Sur les Z5300, les toilettes sont de simples bacs à « rejets directs », c’est un système relativement simple qui à le mérite de ne presque jamais tomber en panne !
Il consiste en une alimentation en eau et une évacuation directe qui se fait à l’instant T (validation par chasse d’eau) sur les voies.
Sur les VB2N, le système est par contre plus sophistiqué.
C’est une platine informatique qui gère le fonctionnement de l’arrivée d’eau, de la guillotine et de la vidange.
Qu’elle est donc cette guillotine ?
C’est une sorte de hachoir (il y en a même 2) qui permet de broyer ce que je nommerai… «la matière », pour lui permettre d’être stockée dans un réservoir.
Car à la différence des Z5300, l’évacuation ne se fait pas instantanément mais en différée.
Une fois la chasse d’eau tirée…la fameuse « matière » est stockée dans un réservoir (après avoir été hachée).
Afin d’éviter les désagréments de voies souillées en gare, la platine informatique déclenche ensuite l’ouverture de ces réservoirs dés que le train atteint une vitesse d’environ 7km/h.
Ce système plus élaboré est toutefois plus sensible et les toilettes plus souvent condamnées…
Il existe essentiellement 3 motifs de mises hors service :
– le premier est provisoire.
Une fois rempli, le réservoir doit être vidé.
L’accès aux toilettes peut donc être condamné quelques minutes entre deux utilisations le temps d’atteindre la fameuse vitesse libératrice…
-Le second vient de l’absence d’eau.
Un problème de canalisation ou de réapprovisionnement peut en condamner l’accès.
Les réapprovisionnements se font tous les 2 jours et des points d’avitaillement sont réalisés chaque jour au passage en gare de Montparnasse.
-Enfin le plus fréquent…la panne de guillotine.
Ce système qui n’a de redoutable que son nom, ne résiste pas aux matières « résistantes », c’est-à-dire qu’il est immédiatement endommagé par tout objet solide.
En cas de dysfonctionnement, s’il est bloqué ou cassé, il est nécessaire, pour le réparer d’ouvrir entièrement le réservoir en mettant le train sur un « tour en fosse », ce qui immobilise irrémédiablement la rame pendant plusieurs jours.
Il est donc important de ne surtout rien jeter dans ces toilettes.
Régulièrement des objets plus ou moins inattendus sont extraits de ces réservoirs…parmi les habitués, les redoutables couches-culottes et préservatifs …
Le record est détenu par un TGV avec la découverte d’un…dentier!
Un autre motif de panne fait son entrée ces jours-ci…Celui-là saisonnier…il s’agit du gel.
En deçà d’une certaine température, les conduites d’eau et d’évacuation gèlent.
Si l’eau n’est pas coupée, les dégâts peuvent être particulièrement importants et nécessiter le remplacement complet de l’installation.
Cette intervention est forcément couteuse et demande surtout un délai d’immobilisation de la rame en centre de maintenance relativement important.
Pour que ce problème de canalisation gelé ne conduise pas à une réduction du matériel roulant se traduisant irrémédiablement par des trains supprimés, un dispositif est mis en œuvre.
En deçà de -5°C pour les VB2N et de -10°C pour les Z5300, l’arrivée d’eau sera coupée.
Les toilettes seront condamnées provisoirement en fonction des températures pour éviter tout risque de dommage sur le matériel.
Compte tenu des températures actuelles, cette mesure risque d’être fort appliquée ces prochains jours.
Vous verrez donc apparaitre une étiquette spécifique qui sera apposée sur les installations pour vous permettre de connaitre le motif du dérangement, en attendant, je l’espère un retour très rapide, à de température bien plus douces.
très intéressant ! une petite pensée pour les ouvriers des ateliers d’entretiens chargés de la réparation de cette partie des trains,ça doit pas être évident.
Encore faut-il qu’il y ait des rames, car ce matin le train qui devait arriver à Montparnasse à 8h40 à été supprimé!!
Comme à chaque fois que la température descend en dessous de 0 il y a des pb. Pour plus d’1 siècle d’existence il serait temps de se pencher sur ce problème. Même les russes font mieux que vous!!!
Ca me rassure que les toilettes soient généralement accessibles. En jour, en revenant de Dourdan (RER C), j’ai découvert que les toilettes étaient généralement condamnés. Pour un trajet aussi long vers Paris (1h20) cela m’a semblé inacceptable. Un agent présent dans la rame a même refusé de les ouvrir car ce n’était pas son rôle.
A mon avis il est tout à fait normal qu’il n’ait pas ouvert les toilettes car si elles sont condamné c’est bien pour une raison et si il y a un dysfonctionnement sur la serrure ou un autre soucis et que vous vous retrouvez coincé pendant « X temps » vous allez directement vous retourner contre la SNCF et lui même car il vous a ouvert. Il ne veut juste pas prendre de risque.
Cordialement ! 🙂
Si j’avais su que l’on parlerait de cela sur ce blog. (C’est surprenant et de fait amusant)
Merci pour ces explications, il me semblait bien que cela partait directement dans la nature, contrairement aux TGV.
Mais quelle idée de faire ces gros besoins dans le train….
Tout dépend de la durée du trajet. En dehors du temps de parcours dans le train, il faut ajouter le temps d’attente et les autres modes de transports utilisés avant et après.
De plus, lorsqu’il y a des WC dans les gares, leur accès est payant alors que c’est gratuit dans les trains.
Pour compléter, comment fait-on avec un jeune enfant qui n’a plus de couche. On emmène son pot ?
Ben des fois ça presse et on a pas le choix. Cela étant dit, que ce soit sur la H, la K, la J ou la N, le WC des VB2N sont extrèmement souvent condamnés.
Cela mériterait d’être plus clairement affiché dans les toilettes que de jeter des choses dedans peut bloquer les toilettes et pénaliser les voyageurs suivants voulant utiliser les toilettes. Ou bien faire une petite campagne d’affichage pédagogique 😉
C’est effectivement une bonne idée…
Le problème, c’est quand TOUTES les toilettes d’un train sont condamnées…comme ce fut le cas tout à l’heure dans la rame que j’ai emprunté. Trois WC. Deux condamnés, un qui ne l’était pas mais au vu de la cuvette débordant littéralement d’excréments et urine (les hommes, rien ne les arretent…)aurait du. Résultat, 1h10 à devoir me retenir entre Dreux et Paris ce midi, et 50 centimes déboursés à contrecoeur à Montparnasse pour éviter une éventuelle infection urinaire, dont je suis malheureusement sujette assez souvent.
Je me doute que devoir nettoyer de telles scènes de guerre (!) n’est pas de tout repos, ni réparer les maladresses de certains voyageurs, mais faire en sorte d’avoir au moins un WC sur trois de disponible, quand on sait le temps de trajet qu’on a à effectuer, et qu’on a pas envie de débourser pour avoir à faire ses besoins, du moins, quand on a de la monnaie (je prie pour des WC gratuits dans les gares, un jour…) c’est je pense la moindre des choses. Surtout au prix des abonnements houdan/dreux mensuels…
Les portes de toilettes ont un système automatique qui permet de verrouiller lorsque les WC sont bouchés ou lorsqu’il y a un problème de remplissage d’eau dans le réservoir.
bonjour les toilettes il son toujours condamnées mais si un besoin arrive on fais quoi ::::: mous on dois toujours paye ::