Un centre de maintenance est une sorte de garage géant où il doit être possible de traiter différentes pannes, d’accueillir divers matériels, et d’intervenir sur n’importe quel point du train…
Il faut donc de nombreux équipements, de nombreuses installations et beaucoup, beaucoup de place pour accueillir, mettre en place et stocker les différentes rames.
C’est un peu comme chez un garagiste…mais tout y est démesuré !
Ici pas de parking mais une mer de voies, pas de fosse mais de véritables tranchées couvrant la longueur d’un train, mais aussi des treuils, des halages ….
Tout cela dans des espaces dédiés qui s’entremêlent.
Pourtant, tout y est très structuré !
Allons jeter un œil au centre de maintenance de Montrouge !
Le centre de Montrouge est composé de deux espaces bien distincts.
D’une part la rotonde, de l’autre, l’atelier.
La rotonde est la partie la plus ancienne du site.
La grande dame à d’ailleurs vue passer les dernières locomotives à vapeur.
Elle est composée d’un plateau de voies tournantes qui permet de disposer la loc. sur la voie nécessaire.
Pour des vues aériennes de rotondes, plus parlantes que mes photos prises au sol, je vous propose ce lien.
Elle a l’allure d’une grande halle et permet de traiter les locomotives et le matériel coupé uniquement (la coupe d’un train représente le moment où l’on désolidarise cesdifférents composants : rames et locomotive) pour des opérations d’entretien et de maintenance comme le levage.
Cette opération nécessite une installation particulière, affectée à la rotonde, qui permet de réaliser des « levages », c’est-à-dire de soulever littéralement le train pour laisser au sol l’organe à retirer afin qu’il soit traité de manière isolée.
C’est une opération très impressionnante mais surtout très longue, car elle demande, outre la disponibilité de l’installation appropriée, un temps important pour déconnecter, débrancher et désolidariser chacun des composants (puis inversement lorsque l’on procède au remontage de l’organe).
Cette intervention est fréquemment utilisée pour le remplacement des essieux, des bogies, du moteur ou encore les réducteurs de suspensions.
Mais c’est l’ultime intervention, lorsque toute les autres ne sont plus réalisables ou appropriées (défaut trop important, usure conséquente…) et que seul le technicentre d’usine est en mesure d’intervenir sur l’organe isolé.
L’autre partie du centre de maintenance est l’atelier.
Il est composé d’une série de 10 voies dont la longueur et les installations permettent chacune la réalisation d’opérations de maintenance différentes.
Les voies 18 à 20 sont des voies de garages utilisées pour le stockage des rames en attente de traitement, c’est la salle d’attente du centre.
Les voies 21 et 22 sont des voies longues, équipées d’une fosse et d’une nacelle.
Elles peuvent donc accueillir les VB2N et permettre des interventions sous et sur le train.
Les voies 23 et 24 sont plus courtes et de ce fait plus adaptées au matériel TER et Z5300.
Equipées de nacelles, de fosse et d’un pont, elles permettent d’opérer sur et sous le train mais aussi de manipuler, grâce au pont, des organes particulièrement lourds et difficiles d’accès (bloc clim, caténaire…).
Des voies 25 à 26 on retrouve une fosse et une zone de cheminement nécessaire aux interventions à bord des trains, utilisées principalement pour l’entretient de l’intérieur des rames (remplacements de fauteuils, traitement des vitres anti gravage, changement des systèmes d’éclairage…)
La voie 27, qui vient juste d’être rallongée de 11 mètres, peut désormais recevoir les rames attelées aux toutes nouvelles BB7600.
Equipée de nacelles, d’une fosse et d’un pont roulant elle permet de réaliser elle aussi de nombreuses interventions.
Enfin, situé à l’extérieur du bâtiment, un plateau constitué des voies 28 à 32 offre de nouvelles possibilités de stockage des rames et de point d’intervention.
Equipé de rampes d’accès utiles aux voiturettes, ainsi que de réservoir d’eau et d’air, ces voies sont adaptées aux opérations de nettoyage des rames, des toilettes, aux remplissages des cuves et divers réservoirs (sables, eau, air…)
La présence à chaque bout de voie d’un bloc d’alimentation d’appoint permet aussi d’accueillir les rames seules, sans leur locomotive, en pouvant malgré tout, grâce à ces blocs, leur fournir une alimentation électrique, nécessaire aux interventions et diagnostics.
Un centre de maintenance est donc un territoire vaste et extrêmement structuré où chaque zone, équipement et installation est réfléchi et calculé pour permettre l’accueil et le traitement du matériel dont il à la responsabilité.
C’est d’ailleurs pour cela que le technicentre de Montrouge vient de connaitre un important chantier de réaménagement lui permettant d’accueillir désormais le nouveau matériel de la ligne…Mais cela est une autre histoire !
Bonjour!! Superbe reportage, celui de trappes fera t’il l’objet d’un reportage?
Bonne soirée
Clément
Bonjour,
Oui, un reportage très ciblé…
Reportage très instructif, comme les précédents. J’espère que ceux qui imaginaient qu’entretenir un train c’était aussi simple qu’entretenir une voiture ont remis les pieds sur terre !
Juste une petite question : il me semble qu’en ce qui concerne la signalisation, vous nous aviez promis un billet sur le changement de tension à Plaisir…
Bonjour,
Effectivement!
Et ma promesse sera tenue d’ici quelques jours…
Dans un autre domaine, puisqu’il s’agit là plutôt de domaines plus techniques, je viens de découvrir un jeu qui intéressera certainement les plus curieux d’entre vous…plus qu’un jeu un vrai défi…lancez vous!
http://defi-ingenieurs-sncf.com/
Merci!! Qu’en est il d’ailleurs des Z 5300 garées sur l’ancien faisceau sernam à trappes? Il y a la rame 310 qui a grillé à la verrière vendredi dernier, avez vous des infos sur ce problème?
merci, bonne journée!!
Bonjour,
J’ai une petite remarque à apporter, et ça peut rentrer dans la catégorie maintenance je pense.
Sur le VB2N, un problème se généralise progressivement, il s’agit des « fuites » d’air permanentes (quand le train roule) au niveau des fenêtres qui s’ouvrent aux étage supérieurs. En été, c’est supportable mais à la mauvaise saison, ça devient franchement agaçant.
Ce problème est-il connu de vos services ? Est-il prévu de remédier à ce problème ???
Merci à vous.
Cdt
Bonjour,
Je transmets votre commentaire aux équipes techniques, mais il sera peut être nécessaire d’apporter de plus amples précisions, aussi n’hésitez pas a développer votre observation.
Quelles informations vous seraient utiles ?
En général, je remarque ce problème dans la première et deuxième voiture (en partant de la tête de réversibilité – voitures dans lesquelles je monte le plus souvent).
Il s’agit des 4 fenêtres de début et de fin de voiture à l’étage. Je ne suis pas le seul à avoir constater ce problème de plus en plus fréquent (les gens changent de place, ou quand c’est bondé supportent en frissonant et ralant 🙂 )…
Mais ce problème est difficile à constater à la maintenance puisqu’il n’existe que quand le train circule.
Cdt.
Bonjour,
Merci beaucoup, je fais suivre vos précisions aux responsables du matériel.
Bonjour, la 7606 a un problème de compresseur, les portes du train ne se sont pas ouvertes hier aux essarts…!
Bonjour,
J’ai transmis votre commentaire aux responsables matériels, et il s’agirait en fait d’un problème de joint qui peut s’être dégradé.
Il sera ainsi prochainement remplacé au centre de maintenance.
Re, en fait le problème vient de la réversibilité et ce sur toutes les VB2N avec les 7600.