L’info à bord des trains ! Parlons-en au simulateur!

Ce matin avait lieu une réunion un peu particulière à laquelle ont été conviés trois voyageurs des lignes N et U et deux de nos conducteurs !

L’objectif était d’échanger ensemble sur ce sujet bien connu qu’est l’information à bord des trains, mais cette fois-ci en mettant en pratique les expériences de chacun…
Nous nous sommes ainsi rendus au simulateur d’Austerlitz, pour assister et débattre sur le déroulement de deux incidents, simulés pour l’occasion, avant de prendre nous-même la main sur cet étonnant outil de formation qu’est le simulateur.
Je vous propose de vous faire partager cette étonnante matinée, et laisse bien sûr la parole à nos trois chanceux voyageurs du jour, pour partager avec vous leurs expériences et impressions sur ce sujet.

Installons-nous pour observer le simulateur !

Deux scénarios ont été simulés grâce à un conducteur chaque fois installé dans la cabine du simulateur, seul, et réagissant exactement dans les mêmes conditions qu’en service normal.
A l’extérieur, dans une salle voisine, le responsable conduite simulait les communications du régulateur et d’autres éventuels conducteurs amenés à intervenir lors de l’incident.

Les voyageurs et moi-même nous trouvions dans cette salle dans laquelle nous avons pu observer grâce à différents écrans, les gestes du conducteur à bord de sa cabine, le cheminement de l’information qu’il reçoit via sa radio sol train, ses échanges avec le régulateur (simulé juste à coté de nous) et enfin les annonces réalisées à destination des voyageurs.

Dans notre salle, deux autres écrans nous permettaient d’observer le tableau de commande du conducteur ainsi que la vue que l’on peut avoir, à l’intérieur d’une cabine.
Observons le premier scénario « incident alerte radio sur un train »

Je fais ici une synthèse des points qui me semblent pertinent, mais je laisse à chacun le soin de compléter de ses observations et éléments marquants observés.

Incident 1 : Un train au départ de Montparnasse et à destination de Rambouillet perçoit une alerte radio à l’approche de SEVRES Rive gauche sur la Voie 1

Avant son départ

Le conducteur réalise différents essais. Il s’agit de tester les systèmes de sécurités et les équipements nécessaires à la conduite.
Veille Automatique : Système de sécurité qui permet de s’assurer que le conducteur est en pleine possession de ses moyens. Il doit s’acquitter toutes les 5 secondes d’un signal de présence qu’il déclenche au moyen d’un bouton sensitif ou d’une pédale. Il peut maintenir l’appui sur ce dispositif mais le relâché toutes les 55s. L’absence de cet acquittement déclenche l’arrêt du train.
KVB : Système de sécurité qui stoppe le train en cas de dépassement de vitesse limite.
Tests freins : Système commandant et permettant le freinage du train.
Initialisation du SIVE : permettant au système d’information embarqué d’énoncer les arrêts au fil du trajet.

Vient ensuite le moment du départ du train !

Lors de son trajet, le conducteur observe et applique la signalisation. Lors de certaines phases de conduite notamment les phases d’arrêt, il doit observer des phases de silence. Aucun élément ne doit venir contrarier sa concentration. L’interdiction est telle que sur de ces phases, il ne peut même pas répondre à sa radio sol train en cas de sollicitation. Il s’agit là d’une mesure de sécurité qui vise à assurer une parfaite attention sur une zone où les signaux s’enchainent et où leur signification peut subitement être modifiée.

Déclenchement de l’incident

Au niveau du point kilométrique 11 après la gare de SEVRES Rive gauche, le conducteur perçoit une alerte radio, il s’immobilise alors et réalise une première annonce à l’attention des voyageurs dans sa rame. Cette annonce prend la forme d’un message de sécurité, invitant les voyageurs à ne pas descendre du train pour leur sécurité.

Après observation des signaux et de son train, et parce qu’ils le lui permettent, il se remet immédiatement en marche lente (maximum 30 km/h) mais en maintenant une vitesse minimale afin d’éviter un arrêt prolongé sur les voies, et d’éviter ainsi tout risque de descente de voyageurs sur les voies.

Le conducteur maintien toujours son ralentissement. Ce qui est marquant est qu’à cet instant, il ne connait pas le motif de l’alerte radio et ne peut communiquer au client car il doit être attentif à la signalisation et à tous ce qui se passe sur la voie car une alerte de sécurité a été émise. Cela peut être dû à différents motifs comme présence de personnes dans les voies, grave problèmes de sécurité ferroviaire…

Pendant ce temps au Centre Opérationnel Transilien

Les régulateurs, eux au COT, sont en pleine effusion, ils doivent, le plus rapidement possible identifier le train émetteur et établir un diagnostic des conséquences de l’incident sur le réseau et donc des mesures à prendre pour en limiter l’impact au plus vite.

Une fois établi, le régulateur recontacte un à un tous les conducteur stoppés par l’alerte radio pour les informer des mesures à appliquer pour chacun d’eux.

Communication Régulateur / Conducteur

C’est à cet instant que notre conducteur, reçoit via sa radio sol train, un ordre de reprise et apprend l’origine (présence de personne dans les voies) de cette alerte radio.
Il reprend alors sa marche et réalise une annonce précisant pourquoi le train a été retardé, puis quelques minutes plus tard, informes les voyageurs de l’ordre qui vient de lui être fait de modifier sa desserte. Il doit rouler prudemment et faire part de ses constatations sur le fait que personne ne reste sur les voies.

Bilan de ce scénario

Finalement en 20 minutes qu’a duré l’incident, notre conducteur a réalisé 3 annonces, dont une de sécurité.

En tant que témoin, ces 20 minutes passent très rapidement et aux vues des échanges et des actions du conducteur, l’information voyageur semble délivrée aux moments opportuns.

• Le positionnement du conducteur comme pilier de la sécurité est frappante, ses missions d’informations compliquées par des éléments qui ne lui parviennent que dans un second temps.
• Il en ressort cependant que certaines périodes d’attente auraient pues prendre plus de sens avec un apport d’information. La difficulté pour le conducteur est finalement d’expliquer la situation qui se produit même s’il n’a pas lui-même les informations précises relative à l’incident. La solution ne serait-elle pas de juste expliquer ce qu’il fait lui sans le perturber dans cette phase de recherche d’anomalie? Si on attend dans le train, qu’il puisse simplement dire ce que l’on attend ? Pourquoi ?…Ceci bien évidemment dans les phases où il est autorisé et disponible pour prendre la parole.

Je laisse compléter nos voyageurs témoins de leurs remarques.

Episode 2…à suivre