Une personne sur les voies, une panne d'aiguillage et un dérèglement de la signalisation ont perturbé les circulations tout au long de cette journée. Je vous propose de revenir sur la chronologie de ces événements.
1er incident : présence d’une personne sur les voies
09h35 : des agents de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines signalent la présence d’une personne sur les voies.
Les agents en gare étant ni formés, ni habilités à cheminer sur les voies, ils ne peuvent pas intervenir, d’autant plus que la personne est loin des quais et qu’elle s’éloigne en direction de Saint-Cyr. Or, les trains peuvent circuler jusqu’à 130 km/h dans cette zone, ce qui présente un réel danger pour elle. Conformément aux procédures de sécurité, l’agent circulation interrompt les circulations dans le secteur afin d’éviter un accident de personne et pour permettre aux équipes de la sûreté ferroviaire d’intervenir et récupérer la personne en toute sécurité.
10h30 : la sûreté ferroviaire termine son intervention.
Le trafic va reprendre très progressivement.
2ème incident : dysfonctionnement d’un aiguillage à Sèvres-Rive Gauche
16h28 : un dysfonctionnement est constaté sur l’un des deux aiguillages du tiroir de Sèvres-Rive Gauche.
Un tiroir est une voie permettant à un train arrivé à son terminus de changer de voie pour repartir dans le sens opposé.
Dans notre cas, le tiroir de Sèvres-Rive Gauche permet aux trains SOPI (omnibus Paris-Montparnasse > Sèvres-Rive Gauche) arrivant sur la voie 1 bis de repartir en tant que train POSI (omnibus Sèvres-Rive Gauche > Paris-Montparnasse) sur la voie 2 bis. En dehors des heures de pointe, il n’y a pas de trains POSI/SOPI : le tiroir peut alors être utilisé comme position de garage.
Or, l’aiguillage reliant le tiroir et la voie 2 bis ne fonctionne plus. Ainsi, le train garé dans le tiroir et qui doit assurer le premier SOPI de la pointe du soir (Paris-Montparnasse 16h01 > Sèvres-Rive Gauche 16h16) ne peut plus sortir de sa position de garage pour rejoindre Paris-Montparnasse. Qui plus est, en étant coincé au tiroir, les trains SOPI en provenance de Paris-Montparnasse ne peuvent plus repartir dans l’autre sens.
Sur les 4 rames affectées aux missions POSI/SOPI, il n’en reste donc plus que 3 disponibles, et si ces missions sont maintenues, elles vont toutes finir coincées à Sèvres-Rive Gauche. Par ailleurs, l’intervention sur l’aiguillage nécessite l’arrêt des circulations sur la voie 2 bis. En direction de Paris-Montparnasse, il ne reste donc que la voie 2, ce qui limite fortement le débit des circulations.
Les équipes en charge des circulations doivent donc supprimer tous les trains POSI/SOPI entre Paris-Montparnasse et Sèvres-Rive Gauche. En revanche, les autres trains peuvent continuer à circuler mais ils sont directs de Versailles-Chantiers à Paris-Montparnasse dans ce sens uniquement. De Paris-Montparnasse à Sèvres-Rive Gauche (dans ce sens uniquement), ce sont des trains en direction de Plaisir-Grignon et Mantes-la-Jolie qui reprennent la desserte des POSI/SOPI, en circulant sur la voie 1 bis. Ces arrêts supplémentaires font qu’ils cumulent donc des retards allant jusqu’à une vingtaine de minutes.
Plusieurs raisons expliquent le fait que les trains sont directs de Versailles-Chantiers à Paris-Montparnasse. Comme nous l’avons vu plus haut, la réduction du nombre de voies entraîne une réduction du débit des circulations : en rendant les trains directs, on évite ainsi que les conséquences de la réduction de ce débit ne se propagent plus loin sur la ligne. De plus, les quais extérieurs qui donnent sur les voies 1 et 2 sont étroits. Cela s’explique par l’étroitesse de la plateforme ferroviaire et de sa proximité avec les habitations entre Vanves et Sèvres. Aussi, leur utilisation nécessite l’application de mesures de sécurité spécifiques, pénalisantes pour la fluidité des circulations et ils ne peuvent pas accueillir un flux de voyageurs aussi important, surtout aux heures de pointe.
16h58 : des équipes arrivent sur place pour examiner l’aiguille concernée et effectuer les réparations nécessaires.
21h35 : l’aiguille est de nouveau fonctionnelle.
3ème incident : un dérèglement de la signalisation au niveau d’Épône-Mézières
18h30 : un dérèglement de la signalisation est constaté au niveau d’Épône-Mézières.
Les circulations doivent être interrompues entre Plaisir-Grignon et Épône-Mézières. En effet, les voies ne sont pas équipées d’IPCS (Installations Permanentes de Contre-Sens). Chaque voie ne peut ainsi être parcourue que dans un seul sens et les trains ne peuvent pas changer de voie en cours de ligne pour repartir dans l’autre sens. Pour ne pas que les trains affectés à l’axe Mantes-la-Jolie se retrouvent tous coincés, ils ne sont donc pas envoyés au-delà de Plaisir-Grignon.
19h30 : l’incident étant résolu, le trafic va pouvoir reprendre progressivement.
Les notions ferroviaires à retenir
- Lors de la présence d’une ou plusieurs personnes sur les voies, les procédures de sécurité prévoient l’interruption totale des circulations dans le secteur concerné. Cela permet d’éviter tout risque d’accident et l’intervention des équipes de la sûreté ferroviaire en toute sécurité.
- Un tiroir est une voie permettant à un train arrivé à son terminus de changer de voie pour repartir dans le sens opposé. Aux heures de pointe, celui de Sèvres est crucial pour permettre aux rames d’effectuer les différents allers-retours omnibus entre Paris-Montparnasse et Sèvres-Rive Gauche (missions POSI/SOPI). En dehors des heures de pointe, il peut servir de position de garage.
- Entre Paris et Sèvres, lorsqu’un problème survient sur les voies 1 bis et/ou 2 bis, les trains omnibus POSI/SOPI sont supprimés. En effet, les trains ne peuvent alors circuler que sur les voies 1 et/ou 2, qui sont dédiées aux trains directs. Si ces derniers s’arrêtaient dans toutes les gares entre Paris et Sèvres, la mixité des circulations (omnibus + directs) qui en résulterait aurait pour conséquence la propagation des perturbations sur le reste du réseau Montparnasse. Cela serait préjudiciable pour la fluidité des circulations sur les lignes C; N; U; TER et Intercités. De plus, l’étroitesse des quais extérieurs et les procédures de sécurité qui conditionnent leur utilisation fait qu’il n’est pas possible de les utiliser sans aggraver les perturbations, en particulier durant les heures de pointe.
- Lorsque les équipes font face à des situations perturbées, elles doivent tenir compte des possibilités offertes par les infrastructures : voies utilisables dans un seul sens, dans les deux sens, signalisation, position des aiguillages, itinéraires associés aux aiguillages, quais… Ainsi, lorsqu’un incident se produit en un lieu donné, il n’est pas toujours judicieux de vouloir absolument envoyer des rames sur l’axe concerné. Par exemple, lors des incidents à Sèvres-Rive Gauche et Épône-Mézières, si les rames prévues avaient été tout de même envoyées sur leurs axes respectifs, elles n’auraient pas pu repartir dans l’autre sens et se seraient retrouvées coincées, augmentant d’autant plus le nombre de suppressions.
Cette succession d’incidents indépendants ont, une fois mis ensemble, rendu vos trajets difficiles sur les deux lignes durant une bonne partie de la journée et j’en suis navré. Je reste à votre écoute à travers les commentaires.
Bonjour,
vu le peu de messages laissés par les usagers, on dirait que bien peu se sentent concernés, ou alors ils sont trop désabusés déjà pour avoir envie de laisser un commentaire??…
Moi j’ai une question à propos du train que j’emprunte chaque matin (6h22 je crois Dreux Paris) il manque 1 ou 2 ou 3 wagons depuis lundi est-ce normal, d’autant plus que maintenant tout le monde est rentré de vacances et les wagons recommencent à être bien pleins à partir de Plaisir ? Pouvez-vous voir ce qu’il en est svp ?
merci !
Bonjour usager abandonne,
Peut-être que les contributeurs du blog n’ont pas de remarques spécifiques pour cet incident en particulier, tout simplement 😉 d’autant plus qu’il s’agissait encore d’une période de vacances scolaires, période durant laquelle la fréquentation du blog est moins importante. Mais quoi qu’il en soit, je reste disponible pour toute personne ayant été concernée par l’un des trois incidents afin de répondre aux éventuelles questions 😉
Pour répondre à votre question, votre train passant à Marchezais-Broué à 6h30 a été assuré par les rames suivantes :
– Lundi 02/09 : rame à 7 voitures
– Mardi 03/09 : rame à 6 voitures
– Mercredi 04/09 : rame à 7 voitures mais dont une condamnée
– Jeudi 05/09 : rame à 7 voitures
(il y en a habituellement 7 sur les rames assurant les Paris-Dreux)
La raison de cette réduction est la même que lors de nos échanges sur le sujet en avril et juillet derniers : il s’agit d’opérations de maintenance spécifiques sur certaines voitures en particulier. Elles sont retirées de la rame à laquelle elles appartiennent afin d’éviter une immobilisation complète de celle-ci, et donc, de potentielles suppressions plus pénalisantes pour l’ensemble des voyageurs. Actuellement, 7 rames ont été réduites à 6 voitures mais il s’agit bien d’une situation temporaire.
En revanche, si une voiture est condamnée sans être retirée de la rame, c’est qu’elle a connu une avarie matérielle ou un acte de malveillance au cours de l’un de ses trajets.
Bonjour
De retour sur les ondes pour signaler cette belle journée du 6 septembre. Pb le matin Pb le soir avec son cocktail d informations contradictoires d agents souriants mais navrés d être inutiles… Bref encore du beau travail. Je n ai pas été confronté à beaucoup de perturbations en aout et en tout cas aucunement le vendredi. Mais la c’est la reprise et on ne change pas les équipes qui gagnent. J aimerais bien me libérer de cette fixette sur les incidents du vendredi comme vous le suggérez mais le sort s acharne et complique ma thérapie. Que faire donc: arrêter de travailler le vendredi mais vos talents sont immenses pour chasser les usagers et je pense que je transferais l angoisse sur un autre jour… Changer de région mais vous êtes partout…passer un brevet de pilote d hélico mais compliqué pour stationner… Pas simple. Le plus facile finalement c est d écrire pour parler de votre incompétence. J espère que l on ne touchera pas à votre régime spécial de retraite sinon on vous gardera plus longtemps et c est pas top…
A la prochaine, donc à bientôt.
Cordialement
Bonjour Passnavigo,
Je suis vraiment navré de cette soirée pénible aussi bien pour vous que pour l’ensemble des voyageurs. Vous en retrouverez le retour détaillé sur cet article : Retour sur la soirée du 6 septembre.
Si j’entends bien votre mécontentement qui est tout à fait légitime, c’est malheureusement une nouvelle fois un post défouloir et non-constructif de votre part, ce qui fait que je ne pourrai pas le remonter aux équipes concernées puisqu’elle ne pourront rien en tirer dans le cadre de leur retours d’expérience. Pour répondre à votre question : « Que faire donc ? » [sous-entendu : pour que cela se passe mieux], au niveau de vos trajets c’est difficile d’y répondre (ne serait-ce que pour vous donner quelques pistes), car ne connaissant pas en détail vos trajets habituels mais au niveau du blog, je peux vous apporter quelques éléments pour en tirer profit à son plein potentiel :
– cesser de placer des insultes ou des termes rabaissants vis-à-vis du personnel SNCF dans chacun de vos messages, conformément à la charte que vous avez acceptée en vous inscrivant sur le blog. Comme je le répète régulièrement : j’entends tout à fait le mécontentement des voyageurs vis-à-vis du service fourni mais s’en prendre directement aux équipes de cette façon n’a jamais augmenté les chiffres de la ponctualité;
– ne pas mélanger incidents isolés, politique et préjugés sur le blog : un dysfonctionnement d’ordre mécanique, un incendie un vendredi ou encore tout autre incident inopiné n’ont pas de rapport avec les régimes de retraite;
– rechercher le dialogue plutôt que la confrontation : n’étant vraiment pas quelqu’un de conflictuel, je me tiens volontiers à la disposition de tous les lecteurs pour apporter des éléments de réponse ou des explications, partager avec eux des notions sur le ferroviaire… Nous avons donc tous à y gagner en échangeant sereinement.
Pour l’anecdote, la SNCF n’est pas présente « partout » puisque les lignes de métro parisiennes sont sous la responsabilité de la RATP, les lignes bretonnes Guingamp-Paimpol et Guingamp-Carhaix sont exploitées par la CFTA et le réseau ferroviaire en Corse est géré par les Chemins de Fer de la Corse.
Je reste tout de même à votre écoute si vous avez des questions sur cette soirée en particulier.
Bonne après-midi.
Bonjour Adam,
J’avoue que je ne compte pas les wagons lors de l’entrée du train en gare, je vais donc voir ça demain
Ou alors le train s’arrête plus loin en quai que d’hab’ ce qui donnerait cet effet de manque ?
A suivre, en tout cas aujourd’hui c’était la même, les wagons étaient pleins à Plaisir…
Bonjour usager abandonne,
Je viens d’avoir la confirmation : le point d’arrêt des trains à Marchezais-Broué n’a pas changé. Pour ce qui est de votre question sur l’affluence au niveau de Plaisir-Grignon : même en revenant plusieurs jours en arrière dans les rapports des circulations, je n’ai pas décelé d’éléments pouvant expliquer une affluence inhabituelle dans votre train 🙁 On peut supposer qu’elle est essentiellement liée à la rentrée. Aussi, votre position dans le train est déterminante : les voyageurs ont tendance à se concentrer vers l’avant (en direction de Paris); plus vous serez vers l’avant du train, plus vous observerez une affluence importante.
Bonne fin de journée.
Bonjour Adam, je n’ai pas été impactée par cet incident, étant à ce moment-là en vacances 🙂
Mais est-ce que vous allez faire un papier sur l’incendie de traverses de vendredi soir 06/09 ? je remarque qu’il y a très régulièrement des feux autour de la gare de Suresnes MV qui perturbent la circulation aux heures de pointe, est-ce que c’est de la malveillance ? parce que pour faire un feu de traverses à Suresnes, il faut quand même le vouloir, hein, ça ne peut pas être accidentel … je pense que nous sommes plusieurs à attendre une explication détaillée sur cet incident !
Bonjour PFalk,
J’espère que vous avez passé de bonnes vacances 🙂
Je suis en train de finaliser l’article sur les incidents qui ont touché les deux lignes vendredi soir. J’ai un point demain matin avec mes interlocuteurs spécialisés pour une relecture et vérifier que tout est correct : il devrait donc être publié sous peu 😉
À ce stade, je n’ai pas encore d’informations sur l’origine de l’incendie, je vais me renseigner.
Bonne soirée et bonne reprise !
Bonjour Adam,
Merci pour vos explications détaillées et approfondies. J’espère que la personne qui nous a bloqué parce qu’elle prends les rails pour un trottoir sera lourdement sanctionnée. Il faut que les pouvoirs publics prennent des mesures dissuasives pour éviter ces « faux problèmes » dont nous nous passons fort bien, cela n’incombe pas qu’à la SNCF, tout comme le non respect du code de la route, qui relève exactement du même état d’esprit d’irresponsabilité, et qui mène à des collisions sur les passages à niveau, pour lesquels, en plus de feux tricolores pour inciter les automobilistes à ralentir, et pour être constructif, contrairement à d’autres, je pensais à un système de bornes métalliques très résistantes, disposées comme des herses utilisées par les forces de l’ordre, qui se relèvent automatiquement, avant le passage du train, pour stopper net le véhicule voulant forcer le passage, quitte à faire des dégâts sous celui-ci, qui n’a rien à faire sur le voies lorsque le train passe. Solution largement moins coûteuse que la suppression d’un PN, ou réalisation d’un pont au dessus de l’axe routier concerné, et surtout avec une chute drastique du nombre de morts, et de familles brisées à la clé.
Mais il faut « chouchouter le chauffard » et le lobby automobile au passage, d’où la non mise en place de ces mesures. Pour l’exemple, et il y en a malheureusement pleins d’autres,je ne décolère toujours pas, suite à la collision au PN à Nangis, qui par miracle n’a pas fait de mort, et à qui envoyée une des dernières belle CC 72000 à la casse, dû à l’irresponsabilité d’un conducteur de transport exceptionnel, qui avait interdiction totale d’emprunter le PN concerné, et la SNCF, il faut tout de même le noter, dans sa course à la suppression des effectifs, si elle n’avait pas supprimé l’agent en gare, qui aurait pu faire stopper le train par fermeture d’un signal, et permettre d’éviter la catastrophe. Les solutions sont là, il faut les mettre en pratique. Tout comme l’interdiction de fumer, qui ne suffit pas s’il n’y a aucune verbalisation sur le terrain. De mon constat, 100 % de rencontre avec des fumeurs sur les quais des gares et dans les trains, mais 0% de sanctions, le lobby cigarretier a malheureusement encore de beau jours devant lui.
Bonne journée à vous.
Bonjour Phil78,
Merci de votre retour. Je ne suis pas en mesure de vous dire si des actions vont être prises à l’encontre de cette personne en particulier mais ce qui est sûr, c’est que l’interdiction de circuler dans les emprises ferroviaires existe bel et bien. Il s’agit du paragraphe 5 de l’article L 2242-4 du Code des transports. Si la personne est interpellée :
– un procès-verbal est établi;
– et s’il y a des retards de circulations, une plainte est déposée par la SNCF pour entrave à la circulation des trains et est instruite par le Parquet avec chiffrage du préjudice subi.
Concernant les passages à niveau, SNCF Réseau, en plus d’étudier la possibilité de supprimer les plus dangereux d’entre eux, expérimente des dispositifs (certes, pas aussi radicaux que votre proposition) visant à dissuader piétons comme automobilistes de passer lorsque les barrières se ferment ou sont déjà fermées.
Pour les fumeurs dans les gares et les trains, il y a bien des sanctions à leur encontre mais j’avoue ne plus avoir de chiffres actualisés en tête pour le moment : je me renseigne et je reviens vers vous prochainement.
Bonne journée à vous également.
Je voulais dire « qui n’a rien à faire sur les voies »