L’info à bord des trains ! Parlons-en au simulateur! épisode 2

Le 11 juin avait lieu une réunion un peu particulière à laquelle ont été conviés trois voyageurs des lignes N et U et deux de nos conducteurs !

L’objectif était d’échanger ensemble sur ce sujet bien connu qu’est l’information à bord des trains, mais cette fois-ci en mettant en pratique les expériences de chacun…
Nous nous sommes ainsi rendus au simulateur d’Austerlitz, pour assister et débattre sur le déroulement de deux incidents, simulés pour l’occasion, avant de prendre nous-même la main sur cet étonnant outil de formation qu’est le simulateur.
Je vous propose de vous faire partager cette étonnante matinée, et laisse bien sûr la parole à nos trois chanceux voyageurs du jour, pour partager avec vous leurs expériences et impressions sur ce sujet.

Installons-nous pour observer le simulateur !
Deux scénarios ont été simulés grâce à un conducteur chaque fois installé dans la cabine du simulateur, seul, et réagissant exactement dans les mêmes conditions qu’en service normal.
A l’extérieur, dans une salle voisine, le responsable conduite simulait les communications du régulateur et d’autres éventuels conducteurs amenés à intervenir lors de l’incident.

Pour consulter l‘épisode 1, cliquez ici

Observons le 2eme scénario « panne d’un train »

Incident 2 : Il s’agit ici d’un train immobilisé en ligne pour un dégagement de fumée dû à un blocage d’un frein sur une roue, puis d’une alerte radio pour descente de voyageurs sur les voies.

Dans cette simulation-ci on observe le cheminement que peut prendre l’annonce d’un incident.

Déclenchement de l’incident

Le conducteur est contacté par le régulateur qui lui demande d’immobiliser sa rame car un train croiseur a signalé un dégagement de fumée sous son train.

Le conducteur immobilise son train en pleine voie et réalise ensuite une annonce de sécurité invitant les voyageurs à ne pas descendre du train pour leur sécurité.
Il doit ensuite appliquer différents documents

Le mémento du conducteur est un document qui synthétise l’essentiel des pratiques et mesures à appliquer par le conducteur en fonction de chaque type d’incident. Le conducteur applique ses gestes d’urgence de mémoire mais pour les autres mesures, il s’appuie sur ce document.

Le guide de dépannage, présente tous les types de pannes et les opérations de maintenance que le conducteur peut réaliser seul sur son train pour tenter de réparer.

Dans notre scénario 2, le guide demande au conducteur d’assurer une procédure de vérification des freins. Avant de commencer, le conducteur réalise une annonce pour expliquer aux voyageur que leurs train a actuellement un problème matériel et qu’il tente d’y remédier.
Il contacte ensuite le régulateur pour l’informer que le guide de dépannage lui prescrit une opération à l’extérieur de sa rame et qu’il demande en conséquence une procédure de protection du personnel.

Cette demande vise à adapter la circulation ferroviaire sur ce secteur le temps de la descente du conducteur sur les voies. A cet instant le trafic n’est pas interrompu, des trains circulent à proximité. L’aiguilleur envoie donc des circulations prioritaires puis donne au conducteur l’assurance que la circulation sera interdite à proximité de son train. Il faut pour cela formaliser la demande en remplissant un document reprenant les caractéristiques majeures du train et de son conducteur. Le conducteur et le régulateur, s’acquittent donc de cette procédure en remplissant le document ci-dessous.

Le conducteur réalise alors une annonce pour informer les clients que le train est toujours en panne mais qu’il va descendre pour réaliser une nouvelle opération de maintenance.

Sur incident

Mais au moment de descendre, le conducteur voit que les voyageurs tirent un signal d’alarme et ouvre les portes. Il émet donc une alerte radio qui impose aux autres conducteurs des trains de tout le secteur de s’immobiliser immédiatement pour éviter de heurter les voyageurs qui sont sur les voies.
Il contacte ensuite le régulateur au COT, qu’un signal d’alarme a été tiré dans son train et qu’une porte a été ouverte, permettant à certains voyageurs de descendre sur les voies. Il demande donc confirmation que tous les trains sont bien immobilisés dans le secteur.
Cette alerte radio affecte tous les trains du secteur dont notre train rencontré lors du scénario 1…

Je laisse là le déroulement de cet incident car la descente de voyageur sur les voies transforme un incident maitrisable en une perturbation globale.

Bilan

Cet incident soulève différents points, je laisse à nos voyageurs témoins le soin de compléter…

-L’information est essentielle, tout temps morts ou période sans information est anxiogène et propice à la prise d’initiative malheureuse de certains voyageurs qui jugent préférable de descendre seul.

–Le conducteur est acteur du rétablissement de la circulation, il doit donc être en contact avec le régulateur (pour informer de l’évolution de son cas, obtenir les autorisations/protections nécessaires), consulter ses documents règlementaires, notamment son guide de dépannage et réaliser les opérations qui lui sont commandées.
Ces phases demandent concentration et disponibilité et ne laisse que peu de temps pour informer les voyageurs.

conscient de ce besoin à combler, un nouveau moyen d’information voyageur sera bientôt en place. A terme le GIPV pourra informer les clients directement à bord des trains. Celui-ci est situé au COT et donc à proximité du régulateur qui pourra l’informer de l’évolution de la situation. Le GIPV pourra ainsi aviser directement les clients dans le train. Ce système devrait arriver en fin d’année 2015.

-Dans les phases de prise de parole, le conducteur peut hésiter sur la formulation de l’information qu’il souhaite faire.
Certains termes peuvent être jugés anxiogènes où inspirer des réactions peu souhaitables de la part des voyageurs, il lui est donc demandé de les éviter.

Après échange, les voyageurs présents témoignent préférer des informations concrètes, voire un peu techniques. L’idéal étant de pouvoir imaginer ce que réalise le conducteur. Voir ou comprendre qu’une action est en train de se produire peut permettre d’être plus patient.
Après avoir vu ces deux cas particuliers, pas si rares dans le monde ferroviaire, et découvert comment chaque incident est vécu par le conducteur, j’espère que le cheminement de l’information à bord vous semble plus clair.
Cette information est effectivement essentielle et pour cela de nouveaux outils embarqueront bientôt dans les trains pour épauler le conducteur dans cette mission d’information.

Je laisse à nos trois voyageurs la parole pour ajouter, compléter et développer les sujets de leur choix et partager avec vous leur expérience de conducteur d’un jour qu’ils ont pu vivre en embarquant eux même à bord du simulateur !