Nom de code : B.I.R pour Bâtiment d’Intervention Rapide ! Derrière ces trois lettres se cachent une avancée technologique majeure pour la maintenance du matériel roulant sur les lignes N&U mais pas que… Venez découvrir l’inauguration d’une toute nouvelle infrastructure qui va révolutionner la maintenance des trains que vous empruntez au quotidien !
Inauguré le 1er avril en présence notamment de Guy Malandain, Maire de Trappes, Bertrand Gosselin et Anne-Marie Palmier respectivement directeur régional Paris Rive Gauche et directrice des lignes N et U, le site de maintenance de Trappes a vu l’arrivée d’une toute nouvelle plateforme : le Bâtiment d’Intervention Rapide ! Le technicentre de Trappes a été sélectionné pour l’implantation de cette nouvelle technologie grâce notamment à l’espace disponible sur le site mais cela tient également au fait que le centre de maintenance de Trappes est aux confins de plusieurs territoires desservis par des matériels différents :
- VB2N et Z2N pour les lignes N&U et C
- TER pour l’axe Paris – Chartres – Le Mans
- Régio2N
Le B.I.R vient donc renforcer et améliorer le dispositif d’intervention de maintenance sur des opérations dites curatives (immobilisation de la rame de deux jours à une semaine). Les opérations de maintenance curatives les plus chronophages sont le remplacement d’essieux et de bogies qui supposait la réalisation d’une coupe (opération permettant de désolidariser les différentes voitures et la locomotive) pour traiter la ou les voitures accidentées. Cette intervention entrainait alors une perte de temps pour la réalisation de la réparation mais également en termes de test de fiabilité et de sécurité pour la remise en exploitation. Avec cet investissement financé par SNCF à hauteur de 13 millions d’euros, les techniciens de maintenance vont pouvoir être plus productifs grâce à des conditions de travail optimales qui ne les obligeront plus à « couper » le train et donc fragiliser le matériel.
B.I.R, mode d’emploi !
Mis en service depuis le 10 février, le Bâtiment d’Intervention Rapide abrite deux voies où les trains stationnent après la détection d’un problème technique. Une fois arrivée à l’endroit où les « vrais » rails laissent place à des rails de substitution, deux énormes fosses apparaissent ! Dans ces fosses, on peut alors voir un impressionnant « monte-charge » sur lequel est jonchée une passerelle capable d’accueillir les 4 agents de maintenance mais également le rail de substitution sur lequel se situe l’essieu endommagé. Lorsque l’essieu est démantelé de la structure globale de la voiture, il suffit alors aux agents de maintenance de faire redescendre la passerelle sur laquelle vient s’ajouter le rail de substitution et donc l’essieu accidenté. Le tour est joué !
Grâce à ce système ingénieux, les techniciens de maintenance peuvent démonter l’essieu atteint puis le remplacer par un neuf en 2h30 alors qu’avant cette opération prenait 7h30 ! Maintenant, un train impacté par un problème mécanique de ce type pourra alors repartir aussitôt en mission commerciale dès que l’avarie technique sera résolue.
Lorsque les essieux endommagés sont changés, ils sont redirigés vers le centre de reprofilage, localisé également à Trappes, pour leur redonner une seconde vie ! C’est aussi l’une des raisons expliquant le choix du site de Trappes concernant l’implantation du B.I.R puisque les essieux usagées n’auront pas besoin d’être transporté vers un autre site de maintenance. Encore un gain de temps pour les équipes de maintenance et donc toujours plus de trains sur le pont pour les voyageurs des lignes N&U !
Lancé depuis deux mois, le Bâtiment d’Intervention Rapide a déjà permis le remplacement de 50 essieux endommagés. Lorsque l’on sait que la durée de vie d’un essieu est de 600 000km, cela suppose le changement de 250 essieux par an. Avec l’appui du B.I.R, les équipes de maintenance vont pouvoir avoir plus de souplesse pour atteindre ce cap !
Belle mécanique!
Très intéressant ! Superbe technologie.
Bonjour Amélie :
Intéressant de voir comment bosse la maintenance chez vous .
Le champ d’action de cette équipe est il limité au remplacement d’essieux ou bien à toute autre avarie ? est ce que cette équipe a en charge de traiter les trains avariés venant de ligne, ou existe t’il un autre lieu d’intervention plus proche de l’exploitation, un peu comme cela existe à la RATP à savoir des « CDT » ( centre de dépannage ) au RER et au métro ???
Il est vrai que les problématiques d’une ligne comme la votre sont différentes de celles d’une ligne de métro ou RER dont les matériels sont identiques ( métro ) voire proches, les distances d’un bout à l’autre de la ligne sont plus élevées aussi, les connaissances techniques et le champ d’action de vos ADC sont par nécessité plus importantes que celles des conducteurs métro pour qui le temps est compté, et qui sont plus facilement en communication avec des personnes de la maintenance afin de les aider si besoin …
Bonjour @Romuald,
Les techniciens de maintenance travaillant sur le Bâtiment d’Intervention Rapide ont reçu, comme tous les autres techniciens de maintenance, une formation leur permettant de pouvoir diagnostiquer et réparer n’importe quel dysfonctionnement sur le matériel roulant. Toutefois, l’équipe de maintenance qui travaille sur ce nouvel équipement a reçu une formation spécifique pour pouvoir manier cette énorme infrastructure qui a pour objectif de remplacer plus rapidement des essieux et des bogies endommagés. Pour toute autre avarie, le centre de maintenance de Trappes a également plusieurs plateformes accueillant des trains des lignes N et U, C mais aussi des TER et des Régio2N permettant de résorber tout type de panne détectée.
Vous avez raison, les problématiques d’une ligne métro ou RER par rapport à des lignes comme les lignes N et U sont différentes avec notamment les distances d’un bout à l’autre des lignes… Pour surpasser ces contraintes, les deux centres de maintenance situés aux extrémités des lignes avec les sites de Trappes et Montrouge sont importants pour bénéficier d’une prise en charge rapide du matériel roulant affecté par des avaries.
Cela suppose donc un champ d’action beaucoup plus vaste pour les conducteurs qui sont davantage en autonomie par rapport à des conducteurs métro. Lors de leur formation, les conducteurs sont évalués notamment sur leur capacité à appliquer la bonne procédure lorsqu’une avarie mécanique survient. Les conducteurs bénéficient également d’une assistance téléphonique les orientant lorsque les raisons du dysfonctionnement ne sont pas trouvées.