Retour sur les incidents qui sont survenus les 28 et 29 août à Paris Montparnasse
Je vous propose de faire un point ici sur les incidents qui se sont déroulés le 28 et 29 août, à Paris Montparnasse, qui ont impacté la circulation de vos trains sur la ligne N.
A 16h09, Lundi 28 août, un défaut d’aiguillage est détecté à l’entrée de la gare de Paris Montparnasse. Le Centre Opérationnel Transilien formule une demande d’intervention d’une équipe des services électriques pour identifier avec davantage de précision les causes de ce dérangement. Les voies 10 et 11 en gare ne sont plus disponibles pour recevoir les trains, engendrant des conflits dans la circulation des trains
A 16h37, la protection permettant aux agents des services électriques d’intervenir sur les voies en toute sécurité est mise en place par le Centre Opérationnel Transilien. Ces agents vont pouvoir établir un diagnostic précis de l’aiguille défaillante et procéder à son dépannage. Trente minutes plus tard, l’équipe des services électriques a pu boucler l’expertise menée de l’aiguille en lien avec le PRCI (Poste Relai à Commandes Informatique) de Paris. Le système électrique n’est pas la cause du dérangement de l’installation. Il est donc nécessaire d’attendre l’expertise des agents de la voie en cours d’acheminement.
A 17h07, l’état de la circulation des trains de la ligne N sur le réseau est le suivant :
- Les missions Sèvres sont supprimées.
- Dans le sens Paris-Province, les missions Rambouillet, Mantes-la-Jolie et Plaisir-Grignon gardent leurs missions initialement prévues.
- Dans le sens Province-Paris, les missions Rambouillet, Mantes-la-Jolie et Plaisir-Grignon sont rendus omnibus à partir de Versailles Chantiers jusqu’à Paris Montparnasse.
A 17h30, l’agent voie arrive sur les lieux et diagnostic le dysfonctionnement : il s’agit d’une déformation de l’organe de contrôle lié aux températures élevées de cette journée. Même si l’aiguille se trouve dans la bonne position, le système considère que ce n’est pas le cas. Son intervention permettra le retour d’un contrôle assuré dans les directions ordonnées à l’aiguille par le PRCI visant à guider les trains dans la direction souhaitée.
A 18h08, l’intervention de l’agent de voie prend fin : l’aiguille contrôle bien les deux directions possibles vers Paris et vers les autres axes de la ligne N. Néanmoins, l’incident étant survenu en pleine période de pointe, le défaut d’aiguillage est venu impacté la circulation de vos trains sur la ligne N avec un allongement de temps parcours sur l’ensemble des trains. En conséquence, les missions Paris Montparnasse-Sèvres Rive-Gauche sont rendues directes.
A 20h38, le dérangement d’installation engendrant une panne d’un système d’aiguillage n’a plus d’impact pour la circulation des trains. La circulation des trains est revenue à la normale pour la fin du service.
Le Mardi 29 août, à 15h49, un dérangement du système d’aiguillage est constaté sur le secteur de Paris Montparnasse. Il s’agit très vraisemblablement d’un dysfonctionnement similaire rencontré la veille suite aux fortes chaleurs qui perdurent. Pour s’assurer de la véracité de cette analyse préalable, le Centre Opérationnel Transilien commande l’intervention d’un agent voie pour établir la cause de la panne et procéder à la réparation.
A 16h00, le plan de transport mis en place par le Centre Opérationnel Transilien est identique à celui mis en application la veille.
A 16h12, une protection est mise en place par le Centre Opérationnel Transilien pour que les agents voie puissent circuler en toute sécurité sur les voies en vue de leur intervention sur l’aiguille en panne. Une fois arrivée sur les lieux, les agents constatent que les premières suspicions émises par le Centre Opérationnel Transilien sont confirmées : il s’agit d’un problème de réglage de l’aiguille, causé par les fortes chaleurs, qui vient perturber à nouveau la fonction de contrôle de l’aiguille.
A 17h19, l’intervention des agents voie prend fin à la suite d’une procédure manuelle visant à régler l’écart de niveau qu’il pouvait subsister entre l’aiguille et les voies. Suite à cette intervention, la circulation des trains peut à nouveau s’établir sur le tronçon de voies affecté par cette pénurie. Néanmoins, des travaux sont prévus dans la nuit de mercredi à jeudi sur cette aiguille pour solutionner cette gêne importante entravant la circulation classique des trains. Cette opération devrait être effectuée de nuit pour impacter le moins possible le trafic Transilien à Montparnasse.
Malgré la résolution de la panne, le plan de transport adapté perdure pour permettre la fluidification du trafic. Il faut donc compter un allongement de temps de parcours sur l’ensemble des trains au départ et à l’arrivée de Paris Montparnasse.
A 20h11, les effets de la panne d’aiguille ne se font plus ressentir et la circulation reprend son activité normale.
Merci pour ces explications détaillées.
Mais on reste quand même au ras du bitume, si je puis dire.
Car comment expliquer que ce dysfonctionnement « du aux fortes chaleurs » n’ait pas été anticipé ? Quelles sont les causes de ce manque d’anticipation ?
Parce des fortes chaleurs au mois d’août c’est quand même dans le domaine du prévisible, non ?
Donc j’en conclus que la véritable cause est :
1- manque d’entretien des installations pour détecter une possible défaillance
2- manque de remplacement du matériel qui est conservé bien au-delà de sa durée de vie « normale »
Et donc que la véritable cause est un manque d’investissement sur le réseau francilien.
Est-ce que je me trompe ?
Bonjour PFalk,
Il ne s’agit en aucun cas d’un manque d’entretien ou d’un manque de remplacement du matériel : ce dérangement d’installation est survenu suite aux fortes chaleurs et même si des contrôles sont effectuées d’une manière régulière il est difficile de prévoir le degré de l’impact causé par la chaleur… Néanmoins, des opérations correctrices ont été menées pour remédier à cette avarie technique.
Bonjour… difficile à évaluer. Y a t il eu d’autres incidents similaires ailleurs (pour ces dites « fortes chaleurs » !) ? Nous restons toujours dans une situation d’exploitation au maximum de son utilisation. Toujours le même résultat :_une simple avarie et des répercussions immédiates à grande échelle… Sûr qu’en région parisienne, il ne faut pas calculer ses temps de trajets au plus juste !
@ 78jbo : « Sûr qu’en région parisienne, il ne faut pas calculer ses temps de trajets au plus juste ! » : c’est précisément là où se situe le problème pour moi et la majorité des voyageurs du réseau francilien !
Quand je suis en déplacement dans une autre région et que j’utilise le réseau grandes lignes, je prévoie une marge plus importante pour les aléas du transport. Comme c’est relativement rare, la prise en compte de cet aléa ne me gêne pas, et même me parait normale. Je ferai la même chose pour un déplacement en voiture : embouteillage, accident, route fermée, pneu crevé, …
Quand je me rends à mon travail tous les jours, mon temps de transport est minuté : je passe environ 3 heures de ma journée entre le train de la ligne U, le métro et le bus, et tout incident pendant le transport réduit mon temps libre de la journée, puisque mon temps de travail, lui, a une durée fixe ou minimale.
Mon temps « libre » est déjà toujours trop court, et grignoté par des tâches diverses sans intérêt, donc je ressens tragiquement tout événement qui vient le diminuer.
C’est pour ça que la régularité des transports de proximité est tellement importante pour nous, et que tout ce qui la perturbe est tellement traumatisant, et in fine usant.
Merci pour ces explications. Néanmoins, en dépit de vos efforts de communication, en tant qu’usager je vis au quotidien les dysfonctionnements de la Sncf et de ses partenaires. Un bon gestionnaire anticipe via des investissements à LT et ne mène pas une politique court-termiste conduisant à colmater les brèches. Clairement certains matériels sont vétustes et obsolètes. Les 28 et 29 août j’ai mis plus d’1h30 pour regagner mon domicile (au lieu de 30 mn porte à porte quand tout va bien).
Bonsoir @PFalk et @Nicolas… Sur la route ou sur les rails, la galère est un peu la même en région parisienne. Je n’ai pas encore trouvé d’itinéraires dont la durée de trajet serait constant. JE SUIS COMME VOUS ET DEPUIS LONGTEMPS A SUBIR… Et pas sûr que l’espoir d’un matériel neuf y change qqch. J’ai souvenir de l’introduction vers 1980 des MI79(Z8100) sur le RER B. Il n’a pas fallu longtemps pour refaire sortir les vieilles rames des années 30, les hivers notamment ! (Et ce n’est pas le seul exemple…)
Enfin, il y a eu plusieurs problèmes depuis le 15 août et, malheureusement, aux pannes éventuelles s’ajoutent les « incivilités » : personnes sur les voies, signal d’alarme tiré par abus, gênes à la fermeture des portes… (A St Cyr, un soir, qqn a traversé les voies pour passer d’un quai à l’autre… ça n’a ému personne !)
Pour plusieurs d’entre nous, nous considérons que la disparition des personnels stables – vraiment sur le terrain (chef de gare, chef de train…) pour veiller aux personnes et aux installations – favorise la multiplication des incivilités… La peur du gendarme, ça joue quand-même ! Le souvenir, il y a qq mois d’un agent en gare sur le Transilien R (qui donne le départ des trains et a l’œil sur bcp de choses…) me l’a encore prouvé.
Oui, galère RERA, ligne métro 13… où il faut laisser passer plusieurs rames avant de monter dedans… et là, annonce d’un colis suspect… par exemple ! Bref, on veut construire un Grand Paris avec de plus en plus de monde, mais la politique d’amélioration des infrastructures, elle, a de nombreux trains de retard !