Vous les croisez souvent en gare, sur les quais, au niveau des lignes de contrôle ou encore à bord des trains, les agents de la surveillance générale, communément appelés la SUGE, sillonnent nos lignes pour assurer notre sureté.
Vétus de couleur sombre, équipés de moyens de communication adaptés et armés, ils sont mobilisés par groupes de 3 à 4 pour assurer des missions de dissuasion et de prévention, mais aussi d’investigation et d’intervention.
Nous les voyons régulièrement, mais les connaissons-nous vraiment ?
Qui sont finalement ces agents de la SUGE et comment s’articulent leurs missions ?
C’est ce que je vous propose de découvrir en entrant dans la peau d’un agent de la SUGE.
L’ombre des voyageurs.
Les agents de la SUGE ont pour mission de veiller à la sureté des voyageurs, des agents ainsi que du patrimoine ferroviaires de leur ligne.
Ils circulent pour cela sur l’ensemble de la ligne et des gares pour imposer une présence dissuasive, préventive et lorsque nécessaire répressive.
Ils sont l’un des seuls corps de métiers (avec les agents du contrôle) à être habilités à sanctionner par procès verbal les infractions prévues par le code du transport et à intervenir en cas de crime ou de flagrant délit.
Ils bénéficient pour cela d’une assermentation et d’une autorisation de port d’arme de 4ème et 6éme catégorie.
Entre dissuasion et répression
« Pour être efficace, il faut savoir être discret » m’expliquait récemment l’un des agents Suge de notre ligne N, car au delà des missions de dissuasions et de préventions qu’ils réalisent au quotidien, leur rôle est aussi d’intervenir en urgence sur des infractions en cours de réalisation.
Que ce soit des incivilités (pieds sur les fauteuils, tabac dans les trains, agressivité ou état d’ébriété…) ou d’importantes infractions (vols, agression, déclenchement injustifié du signal d’alarme…) ils n’ont souvent que quelques minutes pour agir, car les contrevenant sont particulièrement attentifs à la présence d’uniforme et calquent leurs comportements au rythme du passage des équipes.
Ces missions d’interpellation sont donc particulièrement complexes à réaliser et sont bien souvent facilitées par des signalements précis retransmis par les bras droits des agents de la SUGE…
Un réseau organisé d’informateurs sophistiqués.
Pour cela les agents de la SUGE sont coordonnés par le PCNS (poste de commandement national de sureté de la SNCF), et du CGA (centre de gestion des appels Transilien) que nous visiterons prochainement dans le cadre du club, qui relayent les différents appels des agents en gares et des voyageurs (le 3117 et les bornes d’appel d’urgence), cela 24h/24.
Ces renseignements retransmis à l’instant T aux différentes équipes sur le terrain peuvent s’avérer déterminants en terme de réactivité ou en organisation opérationnelle.
Car, outre les descriptions et signalements précis qu’ils permettent de recueillir, les interlocuteurs de ces centres d’appels peuvent aussi sélectionner les équipes les plus proches de l’incident et contacter au besoin les forces de l’ordre de la juridiction concernée.
Des missions ciblées sur des secteurs clairement définis
Ces différents centres ont une autre mission tout aussi importante, celle de permettre, grâce à l’archivage des différents appels, de réaliser une cartographie des différentes infractions existantes sur la ligne.
Les contrevenants étant généralement disciplinés en présence d’uniformes, les agents de la SUGE ne relève qu’une part infime des infractions commises.
Il est donc nécessaire de recueillir différents témoignages pour compléter cette vision naturellement tronquée qu’offrent leurs patrouilles et d’établir des statistiques représentatives de la vie de la ligne.
Les différents signalements, permettent par leur fréquence et leur contenu, de cerner les problématiques des lignes ou de secteurs particuliers (fumeurs dans les rames, comportements agressifs en sorties de boites de nuits, risques de bousculades, traversée de voies…) et d’orienter ainsi les missions de ces agents.
A chaque prise de service, les agents de la SUGE se rendent donc sur un secteur qui correspond à un besoin identifié par ces appels ou programmé dans le cadre de missions d’assistance (accueil embarquement, lutte anti fraude en opérations concertés de contrôles en gare ou à bord des trains…)
Les journées des agents de la SUGE se composent donc des missions programmées et réalisées grâces aux différents besoins identifiés, auxquelles s’ajoutent ensuite les missions inopinées transmises au fil de la journée.
Des missions d’investigations et de partenariat
Leurs missions ne s’arrêtent pas à la simple dissuasion et à l’intervention en cas de flagrant délit.
Ils sont aussi particulièrement mobilisés sur les infractions relatives aux dégradations impactant le patrimoine (gares, trains…)
Ils sont amenés à réaliser des investigations en partenariat avec les services de police en exploitant notamment nos dispositifs de vidéos protection ou par le biais du travail d’agents spécialisés (lutte anti tags, graffitis, délinquance financière….)
Entre prévention et éducation
De manière à ce que les comportements incivils ne deviennent pas une généralité banalisée dans les trains et les gares de nos lignes, les agents de la SUGE réalisent aussi régulièrement des interventions en milieu scolaire pour sensibiliser les voyageurs de demain aux bonnes pratiques du « bien voyager ensemble ».
Ces échanges vivants et dynamiques sont souvent l’occasion pour les élèves de découvrir les conséquences de chacun de leurs actes et des risques liés au milieu ferroviaire.
Prévention, dissuasion, intervention ou investigation, les missions de nos agents de la SUGE sont nombreuses et essentielles pour la sureté de tous.
Mais pour les aider au quotidien, il ne faut pas hésiter à aller vers eux et à les tenir informés grâces aux différents outils mis à votre dispositions…
3117, bornes d’appels, agents en gare et dans les trains puis désormais, blog et twitter, autant de moyens pour alerter votre ligne et permettre la mise en place les dispositifs adaptés.
C’est vrai que les SUGE sont très rassurants…La dernière patrouille que j’ai croisé était assise en première voiture d’une VB à jouer à angry birds et à textoter sur leur iPhone…Et pendant ce temps, les VB sont de vraies porcheries où les gens fument et urinent comme bon leur semble…