Les transports en commun font aujourd’hui parti de notre quotidien au point que de nombreux voyageurs oublient que l’emprise ferroviaire abrite des dangers bien réels. Pourtant comme tout ce qui est pratiqué quotidiennement, presque machinalement, le danger est vite banalisé, puis dédaigné, pour être finalement ignoré… Mais les règles de sécurités, chères à l’entreprise valent aussi pour les voyageurs. Que faire alors lorsque ces derniers se mettent en danger eux même sans tenir compte des règles évidentes de sécurité et du respect de la loi.Contourner les barrières d’un passage à niveau, marcher sur le bord des quais, traverser les voies, ou marcher le long d’une voie ferré sont autant de gestes qui mettent la vie des voyageurs en danger mais que l’on rencontre malgré tout trop souvent… Si le fait de traverser une autoroute en courant passe communément pour un geste aberrent et inconscient, de nombreux voyageurs semblent aujourd’hui considérer comme normal ou acceptable de descendre d’un train et de marcher sur les voies…
Quels risques courent-ils ?
Outre les risques de chutes et d’électrocution (des installations électriques sont présentes en bords de voies), ils courent juste le risque d’être écrasé, happé ou soufflé par le passage d’un train…rien de moins… Si de tels accidents ne sont pas encore à déplorer c’est grâce aux règles de sécurités qui sont, elles, respectées.
- Grâce aux agents de conduite qui signalent par une alerte radio la présence de voyageurs sur les voies
- Grâce aux régulateurs qui respectent les règles de sécurité et répercutent cette information en interrompant la circulation sur les secteurs concernés.
- Grâce à tous les agents des postes d’aiguillage et les autres conducteurs qui respectent et appliquent ces règles de sécurités et rendent ces mesures possibles.
Bref grâce au respect des règles de sécurité… Imaginez une seconde que l’un de ces agents s’autorise le droit de ne pas respecter ces règles… Ou, ce qui est possible…que l’ordre d’interruption des circulations n’ai pas le temps d’être appliqué…et qu’à l’instant de la demande d’interruption de circulation, un train entre sur les voies où viennent de s’engager les voyageurs… Les voyageurs qui descendent sur les voies s’exposent donc à un danger bien réel. Je comprends qu’il soit profondément agaçant et rageant d’être immobilisé dans un train, pour une durée souvent indéterminée, mais l’évacuation de 300 à 1000 voyageurs ne s’organise pas en quelques minutes. En cas de panne sur une autoroute, les règles de sécurité existent et sont, le danger étant peut être plus facilement visible, généralement respectées. Le conducteur de la voiture en panne immobilise son véhicule de manière à ne pas gêner la circulation, enfile un gilet de sécurité, prévient les secours, positionne son triangle et les attends à l’abri derrière la glissière…de sécurité. Quelque soit le temps que cela prend, il ne peut que faire preuve de patience tant les risques pour lui, sa famille et les autres automobilistes sont grands. Sur un réseau ferré, la situation est identique. La glissière, c’est le train !
Un incident sur un train, un réseau ferroviaire à préserver
La circulation des autres trains doit se poursuivre de manière à impacter un nombre de voyageurs le plus limité possible. Il faut alors modifier le plan de transport du réseau pour permettre aux trains de circuler malgré la voie bloquée (train en panne, infrastructure, objet sur la voie…). Il faut ensuite trouver comment régler l’incident du train concerné. Le train peut-il se déplacer par lui-même ? Si c’est une panne, le conducteur peut-il réparer par lui-même ? Faut-il réaliser un secours par un autre train ? Quel train compatible et à proximité peut être utilisé ? Il faut alors organiser sa marche en l’insérant dans la circulation du secteur…. Si l’incident concerne la voie, ou l’infrastructure, quelles actions peuvent être réalisées ? Quel délai est nécessaire pour l’intervention ? Pour l’acheminement des acteurs nécessaires ? Si la gare est à proximité, une évacuation est-elle possible ? Le personnel sur place est-il en nombre suffisant ? Est-il habilité ? Quel délai d’acheminement des renforts SUGE et responsables habilités est nécessaire ? Tous les voyageurs pourront-ils subir cette évacuation ou nécessitent-ils des aides supplémentaires (matériel, assistance médicale, pour les personnes âgées, mobilités réduites, enfants, femmes enceinte…) Toutes ces questions, toutes ces mesures d’analyse, de préparations et de mises en place nécessitent un certain délai. Elles sont réalisées en parallèle des tentatives de réparation et s’avèrent souvent inutiles grâce à la remise en marche du train (ou à cause de la descente des voyageurs par eux même). En cas d’incident de cette ampleur, tout est fait pour libérer les voies au plus vite et permettre aux voyageurs de rejoindre la gare la plus proche. Mais la sécurité des voyageurs, ceux à bord du train immobilisé comme ceux présents sur le réseau, est au cœur de toutes les décisions.
Des voyageurs sur les voies : les conséquences
Lorsque des voyageurs descendent sur les voies sans y être invités par des agents SNCF, ils le font sans la moindre sécurité, pour eux et celle des autres voyageurs. Ils incitent d’autres voyageurs à avoir un comportement dangereux et irresponsable. Ils interrompent la circulation des dizaines de trains environnants que les agents SNCF avaient réussi à organiser malgré les contraintes du réseau. Ils rendent impossible les mesures de rétablissements ou de prises en charge recherchées et préparées pour eux. Bref d’un incident affectant un train, ils mettent leurs vies en danger en créant un incident qui affecte l’ensemble du réseau. Ce comportement est évidemment inacceptable et passible d’une amende de 169 euros.
Que fait-on dans de tels cas?
Transilien est bien évidement conscient des difficultés que vivent les voyageurs dans de telles situations et pour chacun de ces incidents les agents mettent tout en œuvre pour rétablir la circulation au plus vite. Chaque cas de figure demande cependant de trouver en urgence une solution adaptée (effectif, infrastructure, éloignement de la gare, nature de l’incident…). La rapidité de résolution de l’incident et donc de la prise en charge des voyageurs dépend donc lourdement des paramètres de l’incident. Pour accélérer et améliorer les conditions de prises en charge, les gares s’organisent pour mettre à disposition des voyageurs boissons et collations. Le nombre d’agents habilités à intervenir sur les voies pour organiser la prise en charge des voyageurs est régulièrement contrôlé et augmenté de manière à positionner des effectifs sur l’ensemble de la ligne. Quelques soient les mesures à mettre en place elles nécessitent toutes un délai que les agents Transilien tentent à chaque incident de réduire au maximum. Mais ces délais, qui, pour le voyageur, sont de longs moments d’attente passive, sont, pour les agents de long moment d’action et de décision permettant de rétablir un plan de transport et d’assurer la sécurité de plusieurs centaines de voyageurs. Je vous propose de visionner cette vidéo pour voir en image l’organisation que cela représente.
http://www.youtube.com/watch?v=t5iWKYFWj9I
Bonjour Amélie Breton ,
Cela fais depuis des années que je me pose la même question . Comment cela se fait que les portes peuvent s’ouvrir par les passagers ? Merci d’avance .
En cas d’urgence, il est nécessaire que les passagers puissent ouvrir les portes sans intervention du conducteur ou du personnel SNCF. A l’arrêt les portes se déverrouillent d’elles-même il me semble, et sinon en tirant le signal d’alarme ça les débloque aussi (sans aide à l’ouverture par contre je crois).
Il s’agit là aussi d’une mesure de sécurité.
Comme l’indique Kethu, il est important que les voyageurs, en cas de danger, puissent ouvrir les portes par eux même.
Mais une fois de plus, ils ne peuvent descendre et sortir du train qui si ils sont invités à le faire par des agents en mesure des les encadrer et d’assurer leur sécurité lors du cheminement sur les voies.
Bonjour Kethu et Amelie Breton, merci pour vos retours .
quand je dis que le problème de la sncf c’est l’information ça se reproduit encore ce soir. cela fait 15 min arrêté en pleine voie avant Versailles sur la U et zéro annonce du conducteur.
pire en regardant sur Twitter le problème est connu depuis plus de 45 minutes !
résultat on étouffe dans un train sans clim, sans information, sans rien.
honte au conducteur et honte à la Sncf !
Si vous consultez d’autres articles du blog, vous verrez que l’information qui arrive sur Twitter n’est pas forcément transmises à tous les conducteurs de la ligne.
Bonjour,
Effectivement, l’information qui est transmise au conducteur est relativement épurée.
L’objectif est de ne pas perturber le conducteur et de ne lui transmettre que les informations qui lui sont nécessaires pour acheminer son train en toute sécurité.
Il s’agit donc en général d’informations très brèves, de natures techniques, très factuelles.
Les régulateurs, qui sont les seuls à s’adresser à eux, doivent communiquer avec tous les trains…et toujours en priorité avec le train impacté par l’incident.
Ce sujet de l’information à bord des trains est actuellement au cœur de nombreux projets, dont un, qui est en cours de mise en place et qui permettra à termes aux gestionnaires de l’information voyageurs de réaliser eux même des annonces à bord des trains.
Cela permettra au conducteur de rester concentré sur ses missions de sécurité et de conduite et aux gestionnaires de l’information de réaliser les annonces au fil de l’évolution de la situation.
On ne va pas me faire croire que personne n’a averti le conducteur qu’il y avait un train en panne sur sa ligne ?!? (de plus la ligne U est quand même un ligne courte et il est donc essentielle pour notre sécurité que le conducteur soit mis au courant d’un tel problème !)
Il était forcément au courant sinon c’est pire qu’inquiétant !
Et puis il faut arrêter de dire que le conducteur doit être concentré sur sa conduite. à l’arrêt dans une gare il peut faire une annonce c’est pas bien compliqué et ça permet aux clients de tenter de trouver une solution (pas prendre le train par exemple…)
on cherche toujours des excuses mais hier il y a aucunes excuses, la SNCF et ce conducteur n’ont pas fait leur travail. c’est tout simplement nul.
Non mais attendez, vous pensez que les équipes de régulations n’ont que ça a faire lorsqu’il y a un train en panne et des passagers sur les voies ? Contacter un par un tous les conducteurs en circulation sur les 2 lignes pour leur expliquer ce qu’il se passe et en plus actualiser l’information toutes les 10min ?
Franchement je sais ce que c’est d’être coincé dans un train encore que sur la N ça me soit arrivé moins souvent que sur le B mais je suis certain que le conducteur ne s’amuse pas non plus. Ça serait bien parfois que certains passagers arrêtent de ne voir que leur nombril et se rendent compte qu’il y a tout un dispositif autour et que la priorité c’est la sécurité et la résolution du problème.
Comme l’a dit Mme Breton, un nouveau dispositif va être mis en place, ça va prendre du temps et ça va coûter de l’argent. Brailler sans cesse en ne tenant pas compte des réalités, ça n’apporte rien.
@MM : on va pas me dire qu’il n’y a pas moyen de diffuser un message général à l’ensemble des conducteurs d’une ligne pour avertir d’un train en panne sur la ligne qu’il emprunte ?
c’est pire qu’inquiétant si ce n’est pas le cas…
On se plaint que les voyageurs descendent sur les voies mais avec le matériel qui tombe en panne tout le temps et l’information voyageur inexistante c’est évident que ça arrive (attention je ne cautionne en aucun cas ce geste dangereux et stupide qu’est la descente sur les voies).
Les clients demandent juste de l’information c’est pas grand chose. mais je persiste à dire que 0 information, 50min après un incident c’est un gros problème. (pour rappel 50min c’est inférieur au trajet complet de la U qui est de 46min…)
Bonjour,
Vos différents retours concernant l’information voyageurs montrent deux failles essentielles lors de la gestion de cet incident.
L’axe de la Défense, au delà de St Cloud semble avoir eu des difficultés à transmettre les informations sur l’évolution de cet incident.
Une analyse est en cours pour déterminer les points qui ont ralenti et perturbé ces transmissions.
Concernant l’information à bord, là aussi il semble y avoir eu un manque conséquent.
L’arrivée prochaine des SIVE CO permettra d’améliorer grandement cette situation en permettant la réalisation d’annonces à bord par l’intermédiaire des agents de l’information Voyageurs basés au COT (Centre Opérationnel Transilien).
Cependant après différentes écoutes des annonces réalisées en gare, il est important de souligner que ce manque d’information n’a pas été général à toute la ligne.
La gare de Versailles a diffusée des annonces toutes les deux minutes pour indiquer l’évolution de l’incident la destination des trains à quai ainsi que le délai d’arrivée des trains à venir.
Les flashs info de la radio de ligne, informaient aussi les voyageurs à quai de l’état global du trafic, des messages conjoncturels complétaient cette information enfin les applications, le site Transilien.com et le fil Twitter transmettaient en temps réel le suivi de l’incident.
Ce manque d’information a donc été important sur un secteur mais n’est pas entièrement représentatif de ce qui a été fait sur l’ensemble de la ligne.
Vos différents retours seront cependant tous transmis car le manque est bien réel et inacceptable et permettra de comprendre et cibler les dysfonctionnement qui n’ont pas permis de délivrer ce jour un service de qualité homogène.
@mm
Non mais prévenir les gens avant le départ en gare c’est possible ! On est encore des clients non ? Vous nous prenez pour qui , des vaches à traire ? Faut se réveiller 2014 et pas un système d’information potable !
@christope martin : Vous savez je suis dans le « nous » et pas dans le « vous ». Je suis juste un usager qui a fréquenté pas mal de lignes de provinces et d’Ile-de-France. A une époque on avait beaucoup de retard en province, parfois une heure sans information sur le quai à se demander si on rentre à la maison ou pas (oui oui, une heure). Des trains vieux et sales qui font passer les petits gris pour des trains de luxe. Mais c’était à la fin des années 90, début des années 2000. J’ai aussi passé 4 ans sur le RER B, tous les jours. Ce fut vraiment traumatisant.
Depuis quelques années je suis sur la N et je ne suis pas mécontent. Je constate souvent que les retards sont dûs à des portes qu’on maintient ouvertes, que l’été j’ai chaud car on laisse les fenêtres ouvertes et que très souvent le trafic est paralysé par des personnes sur les voies. Alors oui, j’en ai un peu marre du comportement de certains clients alors que pas mal de choses pourraient aller mieux.
Après je suis lucide, la SNCF a sa part de responsabilité, l’état de la gare de Bellevue devenue presque insalubre avec ses infiltrations me laisse perplexe. Le nouvel affichage sur les quais, les petits gris sur Sèvres-Paris, le problème des feuilles mortes… Mais je sais aussi qu’il y a des personnes qui font tout ce qu’elles peuvent pour assurer le service et que pendant que des plans de secours sont mis en place, des voyageurs viennent tout chambouler en descendant sur les voies. Au lieu d’1h pour rentrer il m’en faudra 2. Donc oui je peste contre ces inconscients qui n’ont aucune justification. On se balade sur l’autoroute quand le dépanneur met du temps à arriver ? On sort de l’avion quand il met du temps à décoller ?
Comme le dit Sylvain encore une fois hier soir des personnes sur les voies, globalement nous sommes a un problème par jour ! Perturbations résiduelles,Panne de train, aiguillage, chaleur,….Une vraie galère pour ceux qui prennent la ligne U puis une correspondance sur la N.
A Versailles chantiers l’annonce disait que ce problème était connu depuis la fin de l’apm ! pourquoi ne pas l’avoir annoncé à La Defense ??
L’été c’est le bordel comme chaque année !
Encore une fois, plus d’1h30 de blocages en raison de la présence de personnes usr les voies! Ces gens arrivant en gare devraient être « acceuillis » par la police et la note correspondante au cout des perturbations induites leur être présentée, de même que des sanctions judiciares (civiles ou pénales). celà les feraient peutêtre réfléchir aux conséquences de leur incivilité. ces comportements sont de plus en plus fréquents (2ème fois en moins d’un mois) et sont parfaitement intolérables et inadmissibles.
+100000000
un comité d’accueil devrait être mis en place a chaque fois que ce type de comportement a lieu car ce type de comportement devient vraiment insupportable .
100% d’accord !
Des sanctions sont bien prévues dans ce genre de cas (voir ici : http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000023086525&idArticle=LEGIARTI000023070857&dateTexte=&categorieLien=cid ) mais elles ne sont, hélas, jamais appliquées (idem pour les signaux d’alarme injustifiés). Est-ce pour une raison idéologique ou financière, je me pose la question. Car même si ça coûterait de l’argent de traiter de genre d’affaire (frais de justice, etc), je pense que les retards infligés aux travailleurs ont un impact nettement plus important sur l’économie. Mais je me trompe peut-être…
Dans ce cas précis les gens sont descendus seulement 5 minutes après l’arrêt du train, ils n’avaient aucune excuse !
Bonjour ,
De même !
Bonsoir,
De plus , le dépannage du train est impossible, les circulations étant
bloquées elles mêmes par les gens sur les voies.