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Comment la régularité de la ligne N est-elle calculée ?

Depuis la création de ce blog, vous avez été nombreuses et nombreux à me questionner, notamment via les commentaires sur le billet « La Régularité de la Ligne N au mois d’avril« , sur notre méthode de calcul de la régularité de la Ligne N. Les jours de grève, les suppressions de train, les feuilles mortes, les accidents de personne, les heures de pointe, les heures creuses… De nombreuses idées reçues circulent sur le sujet, ce qui est compréhensible parce que nous ne vous l’avions pas expliqué. Réparons cela.

Vous vous posez donc beaucoup de questions et c’est légitime ! Jeu de questions-réponses.

Question : Qu’appelez-vous « Régularité » ?

Réponse : la régularité, c’est lorsqu’un train arrive à son terminus avec un retard inférieur ou égal à 5 minutes. Ainsi, sur une liaison Paris-Rambouillet, si un train arrive avec 6 minutes de retard à Rambouillet, il est considéré comme « irrégulier ».

Question : Mais la ponctualité, c’est quoi alors ?

Réponse : la ponctualité, c’est un train qui part à l’heure des gares « origine » de la Ligne N que sont Paris-Montparnasse, Sèvres, Dreux, Mantes-la-Jolie, Plaisir Grignon et Rambouillet. Si le train de 18h40 part de Paris-Montparnasse à 18H41 et 0 seconde, il n’est pas ponctuel.

Q : Quels sont les motifs de retard qui font que vous considérez un train comme « irrégulier » ?

R : Tous les motifs. Tous les retards comptent, même ceux pour causes externes : les feuilles mortes, un accident de personne, les intempéries, un arbre qui tombe sur les voies, un malaise de voyageur, un signal d’alarme… Ils ne sont pas de notre fait mais nous en tenons compte dans nos calculs. Une suppression de train, quelle qu’en soit la raison, est également comptabilisée. En revanche, les jours de grève ne sont pas pris en compte dans le calcul de la régularité. A noter qu’il n’y a pas eu de mouvements sociaux en 2011.

Q : Prenez-vous en compte les trains en heures creuses (journée et week-end) ?

R : Oui. Tous les trains rentrent dans nos calculs, parce que l’objectif de régularité fixé par le STIF concerne tous les trains, qu’ils circulent sur la Ligne N en journée, en pointes ou en week-end. A savoir qu’en avril, la régularité a été légèrement meilleure en heures de pointe qu’en heures creuses…

Maintenant que j’ai répondu à vos questions, permettez-moi de vous dire comment nous calculons cette fameuse régularité que nous affichons tous les débuts de mois dans vos gares.

Tout d’abord, nous considérons le nombre de trains circulant sur la totalité de la Ligne N, soit en avril 2011, 8746 trains. Nous additionnons ensuite les trains retardés aux trains supprimés et nous faisons un ratio pour vous le présenter sous forme de pourcentage. Ainsi, sur les 295 trains ayant circulé en heures de pointes sur l’axe Paris-Dreux en avril, 9 ont subi un retard supérieur à 5 minutes (pour aucune suppression), soit 3,1% d’irrégularité sur cet axe.

J’espère avoir été clair sur ce sujet qui intéresse absolument tout le monde. Si toutefois il y avait encore des zones d’ombre, n’hésitez pas à utiliser l’espace de commentaire pour poser vos questions !

La régularité de la Ligne N au mois d’avril

La régularité de la Ligne N au mois de mai

10 commentaires pour “Comment la régularité de la ligne N est-elle calculée ?”

  1. Kedoc dit :

    Bonjour,

    Un train rendu direct sur une partie de son parcours (donc annulé pour les voyageurs de cette gare) mais atteignant ainsi son terminus avec moins de 5 mn de retard est-il irrégulier ?

    • Vincent Reynaud dit :

      Bonjour !
      Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour cette question ! En effet, vous êtes nombreux à vous interroger sur les raisons des suppressions de dessertes, ce qui est bien légitime car cela représente une rupture dans votre parcours en vous obligeant à changer de train. Cela rallonge également votre parcours.
      En fait, la réponse est très simple : non, un train qui a vu une partie de ses arrêts supprimés et qui arrive à son terminus avec moins de 5 minutes n’est pas irrégulier. Car il est arrivé à son terminus avec moins de 5 minutes. Pour vous donner un ordre d’idée, sur les 95088 arrêts que devaient effectuer nos trains au mois d’avril 2011 sur la Ligne N, il y a eu 16 dessertes supprimées en raison de trains rendus directs sur une partie de leur parcours, soit 0,01%.
      En revanche, bien que cela soit inconfortable pour les passagers du train en question, la suppression des arrêts correspond à une régulation du trafic et est donc décidée pour le confort du plus grand nombre.
      Je m’explique en prenant un exemple concret : en pleine heure de pointe, un train accuse dix à quinze minutes de retard. Le Gestionnaire du plan de Transport et de l’Information (dit GTI) de la Ligne N peut décider en fonction de divers facteurs de la suppression de plusieurs arrêts, c’est-à-dire de rendre ce train « direct » d’un point A à un point B. Pourquoi ? Pour au moins deux raisons.
      1) Supprimer des arrêts, c’est choisir qu’un événement soit le moins pénalisant possible en essayant de le circonscrire au seul train touché. En effet, étant donné la densité du trafic en Ile-de-France aux heures de pointe, une dizaine de minutes de retard sur un train engendre souvent des retards en cascade de plusieurs minutes sur les 3 à 5 trains (4500 à 7500 personnes) juste derrière. En supprimant des arrêts, le train en question a des chances de récupérer son retard et de ne pas pénaliser les trains suivants.
      2) Supprimer des arrêts, c’est gagner du temps. Pour aussi schématique que cela puisse paraître, c’est absolument essentiel. En raison de la fréquence des trains sur la Ligne N, les trains ne stationnent que peu de temps dans les gares terminus avant de repartir dans l’autre sens. Si un train accuse 10 minutes de retard à son terminus, il a de fortes chances d’en repartir avec du retard, conséquence de son retard précédent. D’où l’idée de gagner du temps en ligne.
      Les suppressions d’arrêt ont pour but essentiel de minimiser l’impact d’un incident afin d’éviter sa propagation au reste de la ligne. Nous travaillons tous dans le sens de moins supprimer d’arrêts en agissant d’abord sur les causes des incidents.

  2. Kedoc dit :

    Bonjour,

    Merci pour votre réponse.

    Je comprends les raisons de ces modifications de desserte. Néanmoins le fait que ça ne soit pas comptabiliser comme un train « irrégulier » est étrange puisqu’ils deviennent de fait des trains « supprimés » pour une partie des voyageurs.

    Même si sur le mois considéré le nombre de ces trains est très petit, on peut se demander si ces modifications de desserte non prises en compte ne sont pas en partie à l’origine du sentiment selon lequel les chiffres de la régularité ne reflètent que peu le service effectivement perçu par les voyageurs.

    • Vincent Reynaud dit :

      Ce décalage entre la régularité effective et la régularité que vous ressentez est quelque chose que je trouve très intéressant. Comment expliquez-vous cela ? Est-ce la rémanence des mauvais 12 derniers mois ? Parce que quand on fait le rapprochement entre le nombre d’arrêts supprimés durant le mois d’avril (c’est-à-dire 16 arrêts supprimés, au doigt mouillé 3 ou 4 trains) sur plus de 8000 trains circulant ce mois-là, le nombre de voyageurs touché est très faible. Donc, je m’interroge et j’aimerai que vous me disiez ce qui selon vous explique votre ressenti. En tout cas, je peux vous dire que si les arrêts supprimés ne rentrent pas dans le calcul de la régularité, le STIF nous a donné un objectif portant sur le nombre d’arrêts supprimés et pour l’instant, nous réussissons très bien dans ce domaine puisque le nombre d’arrêts supprimés est bien plus faible qu’en 2010. Je vais publier bientôt les statistiques Régularité de la Ligne N au mois de mai. Je vous laisse évidemment le choix de donner votre perception suite à ces chiffres.

  3. Avenguardia dit :

    Que dire de plus sur le sujet ? Merci pour ces détails. Pour les arrêts supprimés, ça fait partie des imponderables, comme quand on fait un détour en voiture en raison dune route en travaux…

  4. Anonyme42 dit :

    Bonjour,

    Les informations apportées par la mesure de régularité sont utiles pour avoir un point de vue global sur la ligne.
    Mais pour un simple voyageur, l’information n’est pas très utile, et pourrait être bien plus précise: ce qui m’intéresse en tant que voyageur quotidien, ce sont:
    1/ les retards (et avances, ça arrive) des trains partant de ma gare de départ
    2/ les retards des trains à l’arrivée dans ma gare d’arrivée
    … pour l’aller et le retour.

    De plus, la date et l’heure est aussi importante.

    Exemple d’utilisation de ces informations:
    Si on observe des retards plus fréquents sur un train précis, on peut s’adapter et changer de train habituel pour un plus régulier.

    Pour extraire ces informations, il faut beaucoup de données brutes (l’heure d’arrivée et le départ de chaque train dans chaque gare), je ne sais pas si transilien les possèdent toutes.

    Si c’est le cas, il serait intéressant de les publier (voir le mouvement Open data): l’exploitation des données brutes pourrait alors être faite par n’importe qui, ce qui permettrait une plus grande diversité des informations extraites.

    En espérant que cette proposition intéresse d’autres personnes.

  5. Leon bronchard dit :

    Est-ce qu’il y a des capteurs à chaque gare pour mesurer l’heure d’arrivée effective?
    Sinon, dans quelles gares sont les capteurs?
    Quand il n’y a pas de capteurs comment est mesuré le respect de l’horaire?
    Si a sncf se flatte de respecter ses horaires à un taux élevé. Il est bon de savoir dans quelles conditions ces mesures sont faites.

    • Vincent Reynaud dit :

      Bonjour !
      Sur la ligne N, toutes les gares disposent de capteurs – que nous appelons « balises » – avant et après l’entrée en gare. Il y en a même entre les gares. C’est ainsi que nous mesurons la régularité et la ponctualité de nos trains. Le train est identifié par un code. A son passage sur la balise, cette dernière l’identifie et croise les données « heure de passage théorique / heure de passage réelle » pour déterminer si le train est à l’heure. L’information remonte jusque dans les serveurs et est consultable en temps réel par les régulateurs (les aiguilleurs du ciel version ferroviaire) et les Gestionnaires du Transport et de l’Information (GTI) de la Ligne N afin de pouvoir prendre des décisions de manière réactive.

  6. Kedoc dit :

    Bonjour Vincent,

    Merci pour vos réponses.

    Pour vous répondre, justement, sachez que je ne suis pas utilisateur de la ligne N, mais des lignes A et surtout L.
    En ce sens je me permets néanmoins d’intervenir sur ce blog car la problématique m’intéresse et reste sensiblement la même ; même si je ne peux pas parler du cas précis de la ligne N.

    Pour tenter une explication sur cette histoire de ressenti, je pense que la différence de perception entre la régularité mesurée et celle ressentie est réelle (il suffit d’écouter M. Toutlemonde râler bien souvent que ces chiffres sont faux). J’imagine qu’il s’explique aussi en grande partie par l’heure à laquelle on est amené à prendre le train, phénomène soulevé par Anonyme42, je m’explique…

    Sur la ligne L, je prends le train de façon très régulière du lundi au vendredi à 8h le matin et 18h30 le soir. Il s’agit de l’heure de pointe et j’imagine des « moments » les moins bon en terme de régularité. A la fin de l’année dernière, les conditions climatiques difficiles et des incidents de circulation répétés ont fait que du 20/11 à au 15/12 (au doigt mouillé pour les dates, mais c’est sans importance) pendant près de 3 semaines, j’ai eu des perturbations plus ou moins grave de façon systématique (trains annulés, retardés, modifications de desserte).
    J’imagine que je n’ai vraiment pas eu de chance.

    Les statistiques de la ligne ont donné des mois de novembre et décembre sensiblement moins bon, j’imagine.
    Le ressenti que j’en ai eu par contre est que la période a été catastrophique. Et effectivement, instinctivement, j’ai désormais la sensation d’avoir une ligne qui roule difficilement. Et ce, malgré le fait que la situation est largement plus calme depuis janvier (pour ce que j’en vois !).

    En ce sens, l’idée d’Anonyme42 d’imaginer pouvoir consulter des données brutes sur la régularité me paraît vraiment très bonne… Elle participerait à une vraie transparence et apporterait une vraie valeur à cette information en permettant de l’exploiter au mieux.

  7. ZalkPasser au statut dit :

    Bonjour Vincent,

    La différence de ressenti est très simple.

    Vous regardez et publiez la régularité globale de tous les trains sur un mois alors que le ressenti de chaque usager dépend des trains qu’il prend effectivement.

    Si à chaque fois que je prends le train, il y a un soucis quelconque, mon ressenti sera que ça ne marche pas ou mal. Même si tous les autres trains sont à l’heure. Chose que ne reflète absolument pas vos chiffres.

    Un usager lambda voit la régularité de SES trajets. Contrairement à un exploitant qui la voit de façon globale.

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