Je vous propose de faire le point ici sur la manière dont un mouvement social se prépare au sein d’une ligne pour assurer un plan de transport et le communiquer au voyageurs.
Service minimum, délai d’information, préparation à la mise en place d’un service adapté aux effectifs…entrons plus en détail dans ce délicat sujet.
Recensement des effectifs
Depuis la loi n°2007-1224 du 21 août 2007 une partie du personnel (corps de métiers liés à la circulation) a obligation de se positionner sur sa présence au moins 48h avant le début du mouvement. Chacun de ces agents qui souhaite donc participer au mouvement social doit alerter sa hiérarchie sur sa future absence 48h avant le mouvement.
Grâce à cette alerte, il est possible d’établir un recensement, et ainsi d’identifier les effectifs qui seront présents. Il faut ensuite prendre les mesures nécessaires pour assurer malgré tout un plan de transport cohérent en substituant le personnel non-gréviste au personnel gréviste sur les postes d’aiguillage, des postes de régulation, des postes de sous-station (alimentation électrique)…et bien sûr des conducteurs.
Il faut aussi veiller à certains paramètres qui ne pourront, eux, être traités que le jour J, en constatant les effectifs présents (non soumis à l’obligation de s’identifier) comme l’ouverture et fermeture des gares, disponibilité et suivi des guichets et équipements, tenue des poste d’information (annonce en gare)…
Un service à reconstruire en 48h
La mise en place d’un service de grève demande ainsi à vigiler et reconstruire l’intégralité des composantes du service de transport (commerciaux, ferroviaire, sécurité, maintenance, information…) qui font le service classique en seulement 48h, et cela en fonction des effectifs restants.
Il faut alors créer, répartir et orienter le personnel sur les différents postes en tenant compte de leurs habilitations, de leurs formations et des spécificités de chaque secteur. De nombreux métiers ferroviaires sont soumis à des règles de sécurité, et de nombreux autres les encadrent, chaque secteur nécessite alors des connaissances particulières validées par des habilitations et régulièrement contrôlées.
Comme faire rouler un train demande bien plus qu’un simple conducteur, il faut parvenir à tenir l’ensemble des postes. Cela représente ainsi des agents dans les postes d’aiguillages des secteurs traversés, des agents dans les sous stations, des régulateurs, des agents de maintenance…
Il suffit qu’un seul de ces postes ne peut soit pas tenu (service à garantir sur l’intégralité de la journée car ces postes sont tous en 3*8) pour qu’aucun train ne puisse être assuré.
Les responsables des lignes travaillent alors à réaffecter les agents et tout l’encadrement mobilisé sur les différents postes clés pour assurer et garantir un service cohérent et homogène sur la journée impactée.
Cliquez ici pour consulter la vidéo.
Construction d’un service cohérent
Selon ces effectifs présents, le nombre de train sera ainsi plus ou moins important. Comme vous avez pu le remarquer, chaque grève n’est pas identique. Si certaines proposent un nombre de train important tout au long de la journée, d’autres ne proposent des trains qu’en heure de pointe, et d’autres encore n’en proposent aucun.
Suivant les mouvements, il vous est ainsi communiqué que vous disposerez d’1 train sur 3, de 2 trains sur 3, ou malheureusement d’aucun train…
Cette différence de trafic, dépend donc de l’ampleur du mouvement et en conséquence du nombre d’agents non-grévistes pour assurer le service.
Le service minimum
Le « service minimum » est l’obligation pour le personnel de se déclarer en grève au moins 48h à l’avance afin de permettre aux entreprises de réviser l’organisation du travail.
C’est cette obligation qui permet de créer un service minimum adapté aux effectifs.
Malheureusement, si le mouvement est particulièrement suivi et les effectifs trop réduit, il est en revanche impossible d’assurer un service, même allégé.
En cas de grève, les personnels disponibles sont uniquement les personnels de l’entreprise non-grévistes.
Information voyageurs
Une fois construit, ce plan de transport est communiqué via tous les outils d’information à distance et affiché en gare pour alerter les voyageurs sur les possibilités du service 24h à l’avance.
Des flyers vous sont aussi distribués par les agents gare et par les « gilets rouge », qui quittent leurs missions pour se rendre en gare pour combler les manques d’effectif identifiés.
Les informations sont aussi présentes sur tous nos espaces 2.0, le Blog bien sûr, mais aussi Twitter, transilien.com et abcdtrains.com et cela 24h à l’avance pour vous permettre d’adapter et d’organiser au mieux vos déplacements.
Lendemain de grève
Un mouvement social débute la veille à 20h et se termine le lendemain à 8h. Cette particularité vient des nombreux postes tenus en 3*8.
Si généralement, des combinaisons d’effectifs permettent de remplacer les agents absents la veille dès 20h, le lendemain, le service peut en revanche être sensiblement perturbé.
Car les trains qui circulent chaque jour, se mettent automatiquement en place, lors de leur dernier trajet du soir, sur ce qui sera le lendemain, leur premier trajet.
Or, sur une journée de grève au service allégé, tous les trains n’ont pas nécessairement pu être acheminés à leur point de départ habituel. Des suppressions isolées ou des retards au départ peuvent donc survenir en raison des délais d’acheminement des rames.
Ce point est cependant relativement rare et peu marqué grâce aux combinaisons de retournement et de stockage des rames qui sont aussi anticipées et préparées au mieux.
Pour mieux comprendre ce point en vidéo, cliquez ici.
Bonjour,
Je ne vous écris même pas pour la grève car cela fait partie du charme de la SNCF. Je vous écris pour des raisons évidents de sécurité que vous ne voulez pas résoudre (du moins votre personnel et son organisation, plus haut) : la circulation de cyclistes sur les quais et en gare (sans compter les autres engins roulants…)
Le pire est que j’ai reçu cette semaine un mail de votre part Transilien (transilien@diva.sncf.fr) vendant un vélo électrique (!)
L’objet « Avec SNCF, pédalez malin : adoptez le vélo pliant électrique » m’a donné une crise d’urticaire et j’ai d’abord cru à une blague. Mais non :
« Avec SNCF, pédalez moins, voyagez plus loin. Adoptez un vélo pliant électrique pour vous rendre à votre gare et l’utiliser après votre trajet en train.40% DE RÉDUCTION EN EXCLUSIVITÉ SUR UN VÉLO PLIANT ÉLECTRIQUE. SNCF et MOBIKY vous proposent un modèle de vélo pliant électrique : le « YOURI », au prix de 999 euros au lieu de 1599 euros prix public. »
Je n’aime pas être vulgaire mais là, c’est vraiment nous prendre pour des XXXs… Car vous savez très bien que les voyageurs utiliseront ces engins sur les quais ! Et que ce sera encore plus dangereux avec un système électrique puisqu’ils maîtriseront encore moins leur vitesse.
Donc arrêtez avec votre pédagogie qui remplace les amendes systématiques : si la SNCF vend des vélos électriques « pour aller plus vite en prenant le train » et que vous ne « pouvez pas » empêcher les gens de les utiliser sur les quais, autant demander aux contrôleurs de pousser les voyageurs directement sur les rails !
Cette incitation à la mise en danger de la vie d’autrui est un scandale !
Bonjour
Je peux comprendre votre agacement cependant il y a deux sujets bien distincts qu’il ne faut pas mélanger : le droit aux voyageurs d’embarquer à bord d’un train avec un vélo et l’interdiction de rouler dans une emprise ferroviaire.
La loi autorise le voyageur à embarquer avec un vélo à bord d’un train (en suivant des règles bien définies: hors heure de pointe, emplacement adapté…), en revanche la loi interdit la mise en danger d’autrui par des comportements dangereux en circulant à deux roues sur les quais par exemple. Ces infractions sont soumises à des contraventions lorsqu’elles sont constatées et un rappel de la loi par affichage dans de nombreuses gares.
A partir de là, il n’est pas choquant qu’une entreprise de transport se positionne sur des offres permettant à ses voyageurs de bénéficier de tarifs avantageux pour un service pour lequel elle est aussi directement concernée.
Car en tant qu’entreprise de transport, Transilien est mandaté par le STIF pour déployer et améliorer des services de transport et développer l’intermodalité. Dans cette optique, conscient de problématiques liées aux accès en gare, des parkings saturés ou des régions ne bénéficiant pas de maillage de bus permettant l’accès à la gare, Transilien développe différents service destinés aux voyageurs.
Idvroom pour le covoiturage par exemple, les abris vélo sécurisés « Véligo », mais aussi cette offre pour les voyageurs qui ont besoin d’embarquer leur vélo. Autre avantage pour tout le monde, en étant plus petit, ce vélo a aussi l’intérêt d’être plus maniable et moins encombrant ce qui permettra de limiter les contraintes à bord.
Le comportement des voyageurs, de tous les voyageurs, se doit d’être responsable et l’entreprise met place pour cela différents moyens de veille et de répression (agents du contrôle, SUGE, médiateurs…). Mais elle a aussi en parallèle l’obligation et le devoir d’apporter de nouveaux services, en cohérence avec les différents besoins de ses voyageurs. L’accès aux gares, le déplacement en vélo qui est en constante augmentation, est l’un de ces besoins.
Les prévisions et le système d’alerte SNCF ont pour ma part bien fonctionné mardi 26 avril, les informations concernant les trains étaient correctes et m’ont permis de m’organiser pour pouvoir me rendre à mon travail. Je remercie le personnel et les conducteurs de la ligne P (Transilien Provins-Gare de l’est) non grévistes qui m’ont permis d’aller travailler ce jour-là sans perdre un jour de salaire ou de congé…
Merci de votre réponse. Cependant, la SNCF tolérant ce genre de comportement (jamais de verbalisation) et incitant à l’utilisation d’engins roulants en tous genres par ce type de mailing, elle se rend responsable de la prolifération de ce type de dangers.
Que ce soit interdit à l’appui d’affiches c’est une chose. Mais si dans les faits, rouler en gare et sur les quais est monnaie courante, sous les yeux de vos agents impassibles, cette pratique est donc bel et bien tolérée par la SNCF.
Et comme les différentes équipes dont vous parlez (agents du contrôle, SUGE, médiateurs…), ne font pas leur travail puisque les cyclistes-sur-quai ne sont jamais verbalisés et rarement rappelés à l’ordre, il est scandaleux que vous en rajoutiez une couche en incitant par mail à l’utilisation de vélos qui mettent en péril la sécurité des voyageurs.
Mise en péril que vous accroissez sciemment par ces mailings incitatifs. Avant de penser à faire rouler les vélos, la SNCF devrait commencer par faire rouler les trains.
Bonjour,
Toutes ces infractions ne sont pas sanctionnées car il faut pour cela constater un flagrant délit et être habilité à réaliser une contravention, mais les agents de la SUGE verbalisent dés qu’ils le peuvent…pas plus tard qu’hier en gare de Versailles Chantiers d’ailleurs…
De nouvelles opérations vont être réalisées prochainement sur votre gare et une communication renforcée sur toute la ligne pour clarifier le fait que cet acte, qui semble anodin à certain, est bien une réelle infraction.
Bonjour, Où peut on trouver les previsions de trafic pour les journées de grèves à venir cette semaine? les infos trafic sur transilien.fr tiennent compte des travaux mais pas des grèves.Merci
Bonjour,
Elles seront en ligne d’ici une heure ou deux !
… l’infraction concerne les vélos, mais aussi les trottinettes me semble t’il … QUID du jeune cadre dynamique en costard qui « trottinera » sur le quai jusqu’en tête de train à Montparnasse … j’en vois tous les jours vu que j’arrive souvent en avance sur l’heure de départ …