Différents incidents successifs ont fortement dégradé vos trajets les 24 et 25 juillet derniers. Je vous propose de revenir sur la chronologie de ces deux soirées afin de comprendre ce qui s'est passé.
Mercredi 24 : deux incidents au niveau des garages et un dysfonctionnement sur un poste d’aiguillage
15h50 : deux incidents se produisent à quelques minutes d’intervalle dans deux zones de garages.
Premièrement, un câble d’alimentation électrique est endommagé sur les voies de garage en sortie de Paris-Montparnasse. Par mesure de précaution, l’alimentation électrique doit être coupée.
En parallèle, un incident affecte un train alors qu’il circulait sur la voie de sortie du technicentre (centre de maintenance) de Montrouge. Or, le technicentre de Montrouge est celui qui s’occupe des trains de la ligne N.
Suite à ces deux incidents, plusieurs trains se retrouvent bloqués sur leurs voies de garage respectives et ne peuvent plus en sortir. Cela pose problème dans la mesure où l’heure de pointe s’apprête à démarrer : la ligne N nécessite davantage de rames aux heure de pointe qu’aux heures creuses pour assurer le plan de transport.
Des équipes sont donc avisées pour intervenir sur les deux sites.
17h40 : le poste d’aiguillage de La Verrière connaît un dysfonctionnement.
Or, ce poste, qui couvre notamment le tronçon La Verrière – Saint-Quentin-en-Yvelines, est crucial car il permet aux aiguilleurs de connaître la position des trains des lignes C; N; U et TER et de s’assurer qu’ils se dirigent sur les bonnes voies.
Par mesure de sécurité, le trafic doit donc être interrompu entre La Verrière et Saint-Quentin-en-Yvelines dans les deux sens de circulation.
18h25 : le poste d’aiguillage fonctionne de nouveau.
Après réparations et vérifications complémentaires, le trafic va pouvoir reprendre très progressivement. En effet, comme aucun train n’est passé sur le tronçon Saint-Quentin-en-Yvelines – La Verrière depuis près d’une heure, un délai est inévitable avant que ces gares soient de nouveau desservies, le temps que les trains de la ligne N pour Rambouillet et les trains de la ligne U pour La Verrière progressent de nouveau tout au long de leurs parcours respectifs.
Au final, ces incidents ont eu des conséquences sur l’ensemble des deux lignes jusqu’à 21h.
Jeudi 25 juillet : une panne de train puis un incendie
17h45 : un train s’immobilise dans le secteur de Versailles-Matelots.
Il s’agit du train PADO (Dreux 16h52 – Paris-Montparnasse 18h02). Il est arrêté sous le saut-de-mouton permettant aux trains de l’axe Plaisir-Grignon/Dreux/Mants-la-Jolie de passer sous les voies de l’axe Rambouillet.
Un saut-de-mouton désigne une installation ferroviaire pouvant prendre la forme d’un pont, d’une tranchée ou d’un tunnel permettant à une ou plusieurs voie(s) d’en croiser une ou plusieurs autre(s) par-dessus ou par dessous. Cela évite ainsi ce qu’on appelle un « cisaillement », c’est-à-dire le fait qu’un train doive couper l’itinéraire d’un autre train, obligeant ce dernier à s’arrêter. Le saut-de-mouton améliore ainsi la fluidité des circulations, notamment aux convergences/divergences des différentes branches d’une même ligne.
Après vérifications, le conducteur constate qu’il s’agit d’une avarie de la commande de levage du pantographe, le bras articulé qui permet au train de capter le courant. Il effectue donc une demande de secours. En parallèle, des équipes sont appelées en renfort pour permettre l’évacuation des voyageurs.
18h20 : des voyageurs du train descendent sur les voies.
Comme prévu par les procédures de sécurité, une alerte radio est émise. Elle interrompt les circulations dans toute la zone alentour, d’autant plus que le risque de heurt est très important. En effet, les trains y circulent à une vitesse pouvant atteindre les 130 km/h et l’effet de souffle qu’ils génèrent à cette vitesse peuvent happer un voyageur trop proche d’une voie contigüe.
18h36 : un train va être sollicité pour un transbordement.
Il s’agit du TER 62431 (Paris-Montparnasse 17h39 – Chartres 18h54). Il était arrêté sur la voie 1, sur le saut-de-mouton au-dessus du train PADO, en raison de l’alerte radio. Il va récupérer les voyageurs du train en panne.
18h55 : le transbordement est terminé.
Après une dernière vérification d’absence de personnes sur les voies, le TER va pouvoir repartir et déposer les voyageurs à Saint-Cyr.
19h07 : les circulations reprennent très progressivement.
L’interruption ayant désorganisé le plan de transport, les trains vont donc repartir très progressivement, de la même façon que la fin d’un bouchon sur une route.
Quant au train PADO en panne, il va être rapatrié à Versailles-Chantiers pour libérer la voie sur laquelle il s’était immobilisé.
Malheureusement, un autre incident va de nouveau dégrader la situation.
21h08 : trois départs de feux, causés par la foudre, sont constatés.
Cela a causé un feu de talus sur une cinquantaine de mètres entre la voie 1M et la voie 2 bis. Comme nous l’avons vu dans l’article au sujet de la canicule, le talus désigne le terrain en pente qui borde les voies. Les pompiers sont alertés.
En parallèle, des dysfonctionnements électriques sont également constatés sur la signalisation.
21h18 : la circulation est interrompue sur l’ensemble des voies.
En préparation de la venue des pompiers et afin de permettre leur intervention en toute sécurité, l’alimentation électrique est coupée. Mis à part un train TOSO de la ligne C (Saint-Quentin-en-Yvelines 21h10 – Javel 21h41), tous les autres trains ont préalablement pu être mis à quai.
21h40 : l’intervention des pompiers débute.
22h13 : l’intervention des pompiers se termine.
L’alimentation électrique est restituée mais il reste des vérifications à effectuer sur les câbles et les installations. C’est un travail minutieux car un câble de signalisation est lui-même composé de 52 mini-câbles. Ici, l’incendie a fortement endommagé certains mini-câbles de signalisation. Or, sans signalisation, les trains ne sont pas en mesure de circuler en toute sécurité. Des travaux inopinés et urgents doivent donc être réalisés : les équipes ont ainsi déroulé un nouveau câble et ses 52 mini-câbles sur près de 200 mètres. Ils ont ensuite dû les vérifier un à un et vérifier que les installations auxquelles ils sont reliés fonctionnent de nouveau.
23h50 : les circulations peuvent reprendre de nouveau mais très progressivement.
Les dernières réparations et vérifications complémentaires vont se poursuivre durant la nuit du jeudi au vendredi. Elles vont se terminer à 4h30.
Les conséquences de ces incidents ont duré jusqu’au vendredi 26 juillet matin. En effet, afin de préparer l’heure de pointe du matin, le plan de transport prévoit un certain nombre de trains au départ de chaque terminus de ligne (Rambouillet, Dreux, Plaisir, Mantes, Paris-Montparnasse) ainsi qu’un certain nombre de conducteurs. Or, les perturbations et les travaux qui se sont poursuivis durant la nuit n’ont pas permis d’acheminer les trains et les conducteurs au bon endroit, au bon moment sur la ligne N, d’où les suppressions qui vous ont été annoncées en début de matinée.
Les notions ferroviaires à retenir suite à ces incidents
- Le nombre de rames nécessaires pour assurer un plan de transport est plus élevé aux heures de pointe qu’aux heures creuses. Durant les heures creuses, les rames sont garées sur des voies de garage ou dans les technicentres. Les rames de la ligne N sont garées à proximité de Paris-Montparnasse et au technicentre de Montrouge. Celles de la ligne U sont garées à Trappes. Dans notre cas, les rames supplémentaires nécessaires à l’heure de pointe n’ont pas pu sortir de leurs position de garages, et c’est ce qui a causé des perturbations et des suppressions.
- La zone de Versailles-Matelots, située entre Versailles-Chantiers et Saint-Cyr, est une zone stratégique pour l’ensemble des lignes C; N; U et TER. C’est ici que les voies vers Rambouillet et Plaisir-Grignon/Dreux/Mantes-la-Jolie sont réorganisées de façon à pouvoir se séparer sans se croiser, une fois la gare de Saint-Cyr passée. Cela est possible grâce à un saut-de-mouton, une installation ferroviaire permettant, dans notre cas, de faire passer les voies vers Plaisir-Grignon/Dreux/Mantes-la-Jolie sous les voies vers Rambouillet, et ce, sans cisailler celles-ci.
- Lors d’une descente de voyageurs sur les voies, une alerte radio doit être émise. Il s’agit d’une alerte de sécurité qui interrompt les circulations dans la zone alentour afin d’éviter tout accident. Si l’on reprend l’exemple de Versailles-Matelots, les trains peuvent circuler jusqu’à 130 km/h et l’effet de souffle est très important : il y a donc un risque réel d’accident de personne, d’autant plus que l’on y trouve des courbes qui réduisent la visibilité.
- Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous propose cet article sur la canicule et les conséquences sur vos trajets. Les feux de talus sont l’une des problématiques sur lesquelles les équipes sont vigilantes durant les périodes de fortes chaleurs.
- Lors d’un incendie, l’alimentation électrique doit être coupée afin de permettre l’intervention des pompiers en toute sécurité. Aussi, même si l’incendie est maîtrisé, les circulations peuvent ne pas reprendre dans l’immédiat car dans la plupart des cas, des câbles de signalisation ou d’autres installations peuvent être endommagés. Il faut donc un laps de temps supplémentaire pour les vérifier et, le cas, échéant, les réparer.
- Malheureusement, il est quasiment impossible de mettre des bus de substitution en cas d’incident inopiné, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, la capacité d’un bus est environ 20 fois inférieure à celle d’un train : il faut donc commander un très grand nombre de bus. En parallèle, il faut leur affecter le nombre de chauffeurs nécessaires. Ainsi, les transporteurs auxquels la SNCF passe commande ne sont pas forcément en mesure de proposer le nombre de bus et de chauffeurs requis, et encore moins lorsque cela se fait de façon inopinée. Lors de cette interruption, seuls 3 bus ont ainsi pu être fournis. C’est pourquoi, par exemple, la réservation de bus de substitution lors de travaux prévus se fait en général plusieurs mois à l’avance auprès des transporteurs. Enfin, l’acheminement d’un nombre de bus suffisant vers les différentes gares prendrait trop de temps et probablement plus de temps que l’incident lui-même. En effet, les bus commandés peuvent être basés dans toute la région et ont donc des trajets plus ou moins longs à effectuer.
L’évolution de la situation et l’enchaînement d’incidents ont plusieurs fois repoussé l’heure de reprise des circulations. Aussi, l’affluence a été très forte notamment à Paris-Montparnasse, le manque de solutions alternatives et l’annonce tardive des trains pouvant être remis en circulation a rendu les choses encore plus compliquées.
Je suis sincèrement navré de ces deux soirées qui ont été très longues et pénibles pour vous, d’autant plus que nous étions au point culminant de la canicule. Comme toujours, je reste à votre disposition pour poursuivre nos échanges, répondre à vos questions ou encore remonter à la direction des lignes N et U vos témoignages.
Hello,
Très bon article qui nous permet de mieux comprendre la situation, surtout avec les schéma et les photos.
La seule chose qu’on pourrait reprocher a la soirée du 25 Juillet, c’est les annonces qui étaient parfois contradictoires et qui, par moment, annonçaient une reprise des circulations alors que rien ne bougeait.
Bonjour theo_lbc,
Merci de votre retour. Je comprends tout à fait que la situation n’ait pas été simple à suivre pour l’ensemble des voyageurs. En fait, cette contradiction provient du fait qu’à plusieurs reprises, le trafic a repris ou aurait pu reprendre progressivement mais un événement l’en a empêché.
Dans notre cas, le trafic a repris de façon très progressive après la prise en charge du train PADO en panne et le rapatriement des voyageurs sur les voies vers la gare de Saint-Cyr. Mais ensuite, le trafic n’a finalement pas eu le temps de revenir à la normale suite au début de l’incendie. Ensuite, une fois l’incendie maîtrisé, le trafic aurait dû de nouveau revenir à la normale avant que les équipes ne découvrent qu’au final, certains câbles de signalisation étaient endommagés. La situation a ensuite de nouveau évolué (et donc les annonces qui allaient avec) au fur et à mesure de l’avancement des travaux de réparation.
Bonjour Adam,
Merci pour ces précisions ! C’est donc plus compréhensible qu’il y ait des erreurs d’annonces 😉
Bonjour theo_lbc,
Je vous en prie 😉 N’hésitez pas si vous avez d’autres questions.
Oui article très pédagogique, en particulier sur les conséquences d’incidents aux heures de pointe du soir, et les impacts sur les mises place de rames le lendemain matin.
Est-ce que la panne du train PADO du 25/07 est liée à la canicule, ou est-ce indépendant ?
Pour ma part j’ai été impactée (raisonnablement) par la suppression de trains VERI entre 18h15 et 19h30 : 1 train sur 2 a été supprimé le mercredi 24 au soir ; et comme le voyage dans les rames archi-surchauffées de la U, même en alternant brumisateur et éventail pendant tout le trajet, j’ai l’impression de m’asseoir sur un siège chauffant, j’ai préféré prendre ma voiture le jeudi 25 (pic de la canicule) car je devais absolument venir travailler ce jour-là (pas de télétravail possible). Et je dois dire que même si je trouve que c’est anti-écologique, j’ai apprécié … surtout en voyant les alertes SNCF du jeudi soir … et j’en ai profité pour déposer une collègue sur SQY.
Mais j’ai bien pensé à tous les voyageurs du soir coincés sur leur lieu de travail, avec les 3 lignes C / N et U coupées …
Bonjour PFalk,
Merci de votre retour et de votre témoignage. Lors d’une telle canicule, le matériel roulant est mis à rude épreuve; malgré le travail de préparation et d’anticipation des équipes de la maintenance pour y faire face, certaines rames finissent tout de même par subir des pannes en raison de leur sollicitation importante.
En revanche, concernant le PADO tombé en panne, je ne peux pas vous confirmer que cela est lié à la canicule car les équipes sont encore en train d’investiguer. En effet, la panne en question en est une qui ne se produit pas forcément durant les canicules uniquement.
Merci Adam, oui c’est vrai que ce sont des conditions extrêmes, pour le matériel, pour les voyageurs … et les conducteurs (ils n’ont pas la clim non plus).
Merci pour toutes les explications sur la désorganisation des plannings de transport à la suite d’une interruption, c’est en effet bien plus clair comme ça.
Bon courage à toutes les équipes !
Bonjour PFalk,
Je vous en prie 😉 Vu l’ampleur des perturbations, je trouvais qu’il était important de vous détailler tous ces éléments, encore plus que sur un retour sur incident « habituel ». Merci pour vos encouragements, je les transmets aux équipes.
Pour ma part cette soirée a été catastrophique la communication peut claire et confuse.
Arrivée en gare à 18h20 nous avons été informés de la suppression des trains jusqu’à 20h30.
Face à la canicule nous avons décidé de trouver un endroit climatisé et nous restaurer avant de rentrer. Nous sommes restés connectés à l application pour rester informés . De retour en gare nous apprenons à 20h15 nous apprenons qu un train à circuler à 19h58? mais que le 20h28 est lui supprimé.??Le prochain est annoncé à 20h58 il démarrera avec du retard mais va s arrêter à Clamart notre charmant conducteur n avait pas d information sur la reprise du trafic liée à la coupure d électricité.
Nous nous sommes regroupés entre usagers pour trouver des solutions personnelles face à la fatigue et la perspective de rester bloqué plus longtemps.
Retour du travail 23h30!!
Le lendemain pas de train je prends mon véhicule personnel ???
Les frais répétés engagés restent à notre charges . Malgré un abonnement annuel
Un parking payant en gare? également annuel le service proposé par la SNCF sur cette ligne se dégrade d année en année.
Il faut espérer des travaux d entretien qui seront prévenir ces multiples pannes à l heure où les transports en commun dans notre région devraient être privilégiés.
Merci
Bonjour Florence,
Je vous remercie pour votre retour et je suis navré que la communication n’ait pas été satisfaisante.
En fait, lorsqu’une heure de reprise est annoncée, il s’agit d’une estimation basée sur l’expérience des équipes vis-à-vis de la situation mais également un compromis entre une hypothèse optimiste et une hypothèse pessimiste. En effet, si l’hypothèse est trop optimiste, on risque de se retrouver avec un afflux de voyageurs qui attendent alors qu’il n’y a pas de train. Dans le cas contraire, si l’hypothèse est trop pessimiste, on risque de se retrouver avec des trains vides car les voyageurs vont emprunter des itinéraires alternatifs alors qu’il auraient pu attendre de pouvoir emprunter leur trajet habituel. Ici, c’est la succession de ces incidents qui a rendu l’estimation difficile et c’est ce qui a causé son évolution constante.
Aussi, il faut noter que l’heure de reprise estimée des circulations est l’heure à laquelle les premiers trains vont pouvoir circuler de nouveau, de façon très progressive. Cela ne signifie pas forcément que tous les trains vont pouvoir circuler normalement dans l’immédiat. En effet, au cours d’une perturbation, le plan de transport est désorganisé. Ainsi, les trains et les conducteurs, qui effectuent différents allers-retours sur la ligne au cours d’une même journée, peuvent se retrouver coincés à un endroit donné et ne sont donc plus forcément au bon endroit, au bon moment pour assurer le service planifié. C’est probablement ce qui a dû arriver aux différents trains que vous souhaitiez prendre.
Différents chantiers de rénovation de la ligne N sont en cours depuis quelques années afin d’en fiabiliser les voies et les infrastructures. Il faudra néanmoins un peu de temps avant qu’ils ne soient terminés et qu’à moyen/long terme, les effets positifs sur la régularité se fassent ressentir. En revanche, sur le court et moyen terme, pour ce qui est du matériel roulant, il sera rénové progressivement à partir du printemps 2020 : de nouvelles rames plus modernes, plus fiables et climatisées vont être déployées.
Bonne journée à vous.
Bonjour,
Je me permets de réagir car j’ai été concernée par ces incidents, notamment ceux du jeudi soir (notamment sur la partie relative aux incendies).
Je comprends que les impacts de foudre ne sont de la faute de personne et je ne remets pas en cause la suppression des trains, surtout après avoir vu des photos. Néanmoins, la communication à été très mauvaise en gare de Montparnasse. On nous a indiqué une reprise de la circulation à 23h, puis à 23h30, pour nous dire qu’il n’y aurait plus de train jusqu’a la fin de service. Et puis que peut être 1 ou 2 trains circulerait, mais ce n’est pas sûr. Tout ça, après plusieurs heures d’attente en gare un jour de canicule !
Ce que j’aurais aimé, c’est qu’on nous dise vers 21h30 qu’un incendie était en cours et que vous étiez moyennement confiants qu’en à la reprise du trafic et que vous nous envoyez à St Lazare pour rejoindre Versailles.
Ça aurait permis de ramener des personnes à destination et de réduire la note du taxi/uber pour les autres (80€ le PMP – Plaisir, ça fait mal) !
D’ailleurs, quelle est la procédure de remboursement ? Personne ne répond à cette question sur Twitter.
Bonne soirée.
Cordialement.
Bonjour Patsie50,
Je vous remercie de votre retour et je suis navré pour cette soirée très difficile ainsi que pour la confusion causée par l’information délivrée en gare. Les contradictions proviennent du fait qu’après la maîtrise de l’incendie, des travaux inopinés urgents ont dû être réalisés. La situation a ainsi évolué au fur et à mesure de l’avancement de ces travaux.
Des instructions avaient été données aux équipes pour inviter les voyageurs à passer par Paris – Saint-Lazare mais j’ignore jusqu’à quelle heure ou à quelle fréquence les annonces ou les messages en ce sens ont été diffusés, ce qui explique éventuellement pourquoi vous n’avez pas eu cette information lors de votre passage en gare.
Concernant Twitter, nous avons répondu à la question sur les demandes de dédommagement mais face à l’afflux de messages, nous n’avons pas été en mesure de répondre à chacun d’entre vous de manière individuelle, j’en suis navré. Vous pouvez effectuer votre demande de remboursement auprès du service client Transilien sur cette page : Nous contacter | Transilien.
Bonne soirée à vous également.
Bonsoir Adam,
Merci beaucoup pour votre post très complet et explicite, compréhensible pour un non initié et l’étant encore plus un passionné de chemin de fer comme je le suis. Après l’avoir lu, je comprends les limites auxquelles l’opérateur ferroviaire a été confronté, et reconnais les avoir sous-estimées, notamment l’absence de signalisation suite aux dégradations dues à la foudre, entre Versailles et St Quentin, rendant impossible toute circulation. Je regrette d’avoir été un peu injuste, l’exaspération l’ayant emporté sur mon jugement, un peu tronqué il est vrai, par manque d’informations qui nous ont été données, car à aucun moment, il n’a été fait état de signalisation hors service. Je tiens à saluer la détermination des techniciens sur place, devant effectuer un travail de « fourmi » pour rétablir signalisation et circuits d’alimentation électrique, étant à pied d’œuvre pour que tout soit rétabli pour le lendemain, et qui ont tout de même réussi à faire circuler trois trains, même si nous étions en « marche à vue » entre Versailles et St Cyr (15 km/h) pour aller vers Dreux, Plaisir et Chartres, avec des installations de signalisation et alimentation caténaires en cours de remise en service, ils ont épargné à la SNCF une levée de boucliers non-négligeable car Il aurait fallu un nombre de bus très important pour transporter tous ces voyageurs. Je n’en dirais pas autant de la communication, qui demande sérieusement à être améliorée, avec certains agents en gare quelque peu arrogants, et des discours parfois fataliste, peu positifs, et formatés qui récitent la leçon qui leur a été demandé de servir, et qui sont dans le déni de réalité, quand on leur soutient mordicus que les derniers trains omnibus en fin de soirée pour Rambouillet au départ de Versailles Chantiers(0h02 et 1h02) ne sont remplacés que par un seul bus qui part à 1h22, comme ce fut le cas ce 26 Juillet, et non pas deux, comme ils l’affirment de façon infantilisante, il faut bien le dire.
Bonne journée.
Bonjour Phil78,
Je vous remercie de votre retour et de votre message.
En complément de l’article et de la réponse que je vous ai apportée hier, je viens d’apprendre que, parmi les rares bus ayant pu être trouvés, certains venaient de Pontoise (Val d’Oise) ou encore de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) : vu leurs distances respectives pour venir jusque sur la ligne N, on se rend compte à quel point il peut être difficile pour les équipes d’en trouver lors de ce genre d’incident inopiné.
Je suis également navré que la communication n’ait pas été satisfaisante pour vous; les équipes en gare ont effectivement rencontré des difficultés à renseigner les voyageurs car l’évolution constante de la situation a engendré des contradictions dans l’information fournie.
Bonne journée à vous également.
Bonjour Adam
Merci d’avaoir dédidez ce billet avec des explications très précises .
Concernant, le train TOSO de la ligne C (Saint-Quentin-en-Yvelines 21h10 – Javel 21h41) il est résteé 1h10 minutes entres les gares de Saint-Quentin-en-Yvelines et Saint Cyr hors quai ce qui veut dire il est arriveés en Gare de Saint Cyr à 22h20 au lieu de 21h14 . Pourquoi ce train n’a pas pu etre mis a quai à Saint Cyr ??
Et aussi concernant le poste d’aiguillage de La Verrière je trouve ce poste a beucoup de dysonctionnement .
Par exemple : lundi 29 juillet il ya eu encore dysfonctionnement du poste d’aillguiage de la Verrière .
Les trains de la N et U etait obligeés de ralentir dans ce secteur .
Adam est-ce-normal que ce poste d’aillguge a beucoup de dysfonctionnement ?
Merci de votre compréhemsion .
Bonjour nico92,
Merci de votre retour; au vu de l’ampleur de ces incidents, il est normal que je vous écrive un article aussi complet et précis que possible.
Le train TOSO de la ligne C n’a pas pu être mis à quai car il circulait sur la voie 2 bis, qui était touchée par l’incendie quelques centaines de mètres plus loin. Vu que l’incendie prenait de l’ampleur, il ne pouvait donc plus avancer. De plus, l’électricité a dû être coupée au moment où il s’approchait de cette zone. Le train n’avait donc plus d’autre solution que de s’immobiliser en pleine voie.
Pour le 29 juillet, le poste d’aiguillage de La Verrière n’était pas en cause. En effet, il s’agissait d’une coupure d’alimentation électrique sur la voie 1 bis entre Saint-Cyr et La Verrière.
Bonsoir Adam,
Merci pour cet article décrivant bien les problèmes et leurs conséquences.
J’abonde maintenant dans le sens de tous les précédents intervenants en soulignant le peu de présence (l’absence ?) des agents SNCF à Paris Montparnasse et le manque d’informations précises concernant les problèmes rencontrés, dépassé la distribution de bouteilles d’eau le 25 juillet.
Je souhaiterais sinon savoir pour quelle raison la SNCF ne planifie pas de trains partiels pour remédier à ce genre de situation. Un train terminus « Sèvres R-G » – à défaut de Versailles Ch. – permettrait déjà d’avancer avant de trouver un autre moyen de transport pour terminer le trajet.
Cordialement
Bonjour Roro,
Merci de votre retour. En fait, l’enchaînement d’incidents a fait que la plupart des trains et des conducteurs étaient éparpillés tout au long de la ligne, sans forcément avoir la possibilité d’être rapatriés à Paris-Montparnasse. Pour faire face aux différents aléas du quotidien (un conducteur malade, coincé ou en retard sur un autre trajet de la ligne, etc.), il existe des conducteurs de réserve, qui peuvent être appelés en cas de besoin mais leur nombre est limité.
Dans le cas du 25 juillet, à un moment donné de la soirée, la désorganisation du plan de transport a fait qu’il ne restait plus qu’un seul conducteur disponible au départ de Paris-Montparnasse, et ce, malgré la sollicitation des différents conducteurs de réserve. Et lorsqu’il reste aussi peu de conducteurs (et/ou de trains), les équipes doivent être « stratégiques » : c’est-à-dire les garder pour assurer des trajets qui desserviront le plus de gares possibles et pour un maximum de voyageurs. Autrement dit, il vaut mieux faire rouler en priorité un Paris-Rambouillet, un Paris-Dreux ou un Paris-Mantes, quitte à les transformer en omnibus si besoin. Plus les voyageurs sont éloignés de Paris, moins ils ont d’alternatives pour rentrer chez eux : ainsi, même si un Paris-Sèvres avait été assuré, cela n’aurait pas suffisamment aidé les voyageurs qui habitent plutôt en bout de ligne.
Merci pour toutes ces informations, seulement concernant la ligne Paris Dreux, j’ai cru comprendre qu’il existe un itinéraire de secours qui consiste dans le sens Paris > Province à tracer un Transilien en direction de Plaisir par la voie 1 Brest et vers le KM 21,9 en aval de Saint-Cyr, être aiguillé sur une communication permettant de rejoindre le voie 1 M (voie normale de circulation des train empruntant la ligne Paris – Granville).
Comme le laisse supposer la magnifique schéma de votre exposé, cet itinéraire ne semble pas avoir été endommagé par l’incendie, alors pourquoi le 25 juillet cet possibilité n’a-t-elle pas été utilisée ?
Bonjour Christian,
En fait, les dysfonctionnements électriques constatés sur la signalisation (et qui font suite aux câbles endommagés) ont fait qu’il n’était plus possible pour les trains d’emprunter l’itinéraire que vous évoquez. Les dégâts tangibles sont restés limités à la zone touchée par l’incendie mais ses conséquences ont touché une zone un peu plus élargie incluant cette communication permettant d’aller de la voie 1 à la voie 1 M par la voie 1 bis.
Bonjour Adam,
Je suis hors sujet, mais la création de compte est impossible sur le blog de la ligne L, aussi j’ai voulu vous relater ce que je viens de constater, et qui peut avoir de lourdes conséquences si personne n’intervient au plus vite.
De passage sur la ligne L, et à la station Pont Cardinet, en direction de La Défense, près de dix écrous qui maintiennent les rails sur les traverses sont manquants, voire sur deux traverses consécutives. Le nombre étant important, je pense que l’on ne peut pas qualifier cela d’accidentel.
J’avais déjà fait bouger la SNCF, ayant constaté la même chose en gare de St Cloud fin 2016, et visiblement, ce phénomène n’est pas isolé sur cette même ligne.
Pouvez-vous remonter cela auprès de vos collègues des lignes L et J ?
En vous remerciant.
Bonne journée à vous.
Bonjour Phil78,
Merci de l’information, j’ai bien transmis le message aux collègues du réseau Saint-Lazare.
Bonne journée à vous aussi.
Bonjour Adam,
Merci à vous. Je pense que la surveillance des voies est insuffisante, et va de pair avec la cession toujours plus prononcée des activités du ferroviaire du public vers le privé, avec toujours plus d’intermédiaires, et donc manquements en terme de maintenance. Étant passionné des chemins de fer, attaché en particulier aux nôtres, et surtout à la sécurité des voyageurs, dont la mienne bien sûr, j’ai un œil et regard critique me permettant de repérer tout ce qui peut me sembler suspect, mais ne me promène pas sur tout le réseau Français, et ne peux pas faire le travail à la place de la SNCF. Ainsi sur la ligne N, je m’étonne, alors que nous devons régulièrement terminer nos trajets de soirée en bus de substitution entre Trappes et Rambouillet, que le remplacement de rails datant de 1978, et d’appareils de voies vétustes, entre ces deux mêmes villes, n’aient toujours pas eu lieu, et que les deux seules voies existantes entre La Verrière et Le Perray supportent tout de même un trafic important.
Je m’interroge, sur les priorités données à certains travaux, alors que d’autres, sont selon moi, plus urgents, peut-être par manque d’infos !
Bonne journée.
Bonjour Phil78,
Pour être honnête, je n’ai pas les connaissances suffisantes pour m’exprimer de façon objective sur la différence privé/public au sein du ferroviaire, tant le sujet est vaste et complexe… Par contre, ce qui est sûr, c’est que les tournées de surveillance de voies se font régulièrement : si une anomalie est détectée et qu’elle pose des problèmes de sécurité, les équipes ne vont pas hésiter à appliquer les mesures nécessaires. Prenons un exemple récent, que nous avions évoqué dans l’article sur la canicule : lorsque la température du rail est élevée, il y a un risque avéré de déformation de la voie. Les équipes ont alors immédiatement appliqué des limitations temporaires de la vitesse des trains dans les zones sensibles, quitte à devoir retarder les trains de quelques minutes car la sécurité est leur priorité absolue.
Concernant le renouvellement des voies entre Rambouillet et La Verrière, nous avions eu l’opportunité d’échanger sur le sujet en janvier dernier et à ma connaissance, il n’y a pas eu de changement, il est toujours prévu pour 2020 😉 Je comprends néanmoins que cela puisse paraître long mais en réalité, la planification de travaux nécessite d’anticiper plusieurs mois, voire plusieurs années en avance. En effet, cette planification doit tenir compte des budgets, des disponibilités des entreprises ou des équipes, des ressources matérielles,… et il y a toute une organisation à mettre en place par la suite : modification des horaires des trains, répartition des rames/conducteurs/équipes en gare, communication papier/web/en gare, prise en charge des voyageurs, bus de substitution, etc.
Bonne journée à vous aussi et bonne semaine 🙂
Bonjour Adam,
Merci pour votre réponse très approfondie, j’ai conscience de toutes les contraintes et impératifs auxquels sont soumis tous ceux qui s’efforcent de faire fonctionner au mieux nos chemins de fer, et vos explications me permettent de mieux le comprendre. En revanche, j’ai du mal à accepter que des écrous soient manquants sur des fixations de rails, ou même que les boulons soient sciés, ayant été débarrassés de leur fixation et écrou(photos pour preuve) . Je suis obligé de considérer qu’il y a un manquement manifeste en terme de maintenance, voir de deterioration, et donc défaut de surveillance des voies. Je sais que la zone concernée n’est pas sur la ligne N, et que vous avez contacté les collègues concernés, mais je pense qu’il faut prendre en compte ces faits peu rassurants, et que des mesures soient prises en urgence pour y remédier. Je me dis que pour cela, il aurait fallu éviter, comme la SNCF le fait depuis des années, de tailler dans les effectifs.
Bonne journée et bonne semaine à vous aussi.