Interview de Pascal Marquet, coordinateur du réseau des interventions en milieu scolaire

Pascal Marquet au Lycée Jean Monnet

Ce 4 mai 2011, un accident tragique a eu lieu à Garancières-la-Queue : un train a heurté un jeune homme de 17 ans qui traversait un passage à niveau. Mardi 24 mai, aux alentours de 18H, entre Coignières et Les Essarts-le-Roi, le conducteur d’un TER signale des enfants traversant les voies. Ils construisaient une cabane, munis d’une bâche, de morceaux de bois et de ballasts. Nous ne sommes donc pas passés loin d’un nouveau drame. Pascal Marquet est coordinateur du réseau des interventions en milieu scolaire. A ce titre, j’ai voulu en savoir plus.

Pascal Marquet a 54 ans et il est cheminot. Depuis 10 ans, il coordonne la cellule « Voyageur et citoyen » dont les 26 membres interviennent dans les établissements scolaires de six départements où les Lignes N et RER C circulent.

VR : Pascal bonjour. Un train a heurté un jeune homme de 17 ans alors que ce dernier traversait un passage à niveau de Garancières il y a peu. Que faîtes-vous lorsque de tels drames se produisent ?

PM : Nous nous rendons dans les établissements scolaires de la zone pour échanger avec les élèves et enseignants et pour délivrer des messages. Ainsi, les 30 et 31 mai, du personnel de la gare de Garancières, des personnes de la Direction de la Ligne N, un parent d’élève cheminot et moi-même nous rendrons dans 45 classes pour sensibiliser les élèves au sujet des règles de sécurité vis-à-vis des passages à niveau.

VR : Je suppose que vous n’êtes pas seulement dans la réaction. Vous faîtes également de la prévention ? Avec quels objectifs ?

PM : Absolument. En 2010, il y a eu 900 interventions et 22000 élèves sensibilisés avec pour but de limiter le nombre d’accidents, réduire les incivilités et les dégradations.

VR : Vous y abordez le sujet des passages à niveau ?

PM : Tout à fait. Le passage à niveau fait partie de nos messages, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée. Au collège et au lycée, c’est très important car les enfants peuvent déjà être aux commandes d’un deux-roues de type scooter.

VR : Quels conseils donnez-vous à cette occasion ?

PM : Le conseil n°1, c’est de respecter impérativement le code de la route à l’approche d’un passage à niveau et donc de ralentir pour être en mesure de s’arrêter. Nous rappelons que le feu rouge clignotant indique l’arrêt et qu’il s’ensuit sonnerie et fermeture des barrières. Nous appelons également à la vigilance car, dans certains endroits, le train peut arriver quelques dizaines de secondes après la fermeture des barrières. Il ne faut en effet pas croire que les barrières se sont abaissées par erreur ! Pour que les enfants visualisent mieux, je fais toujours un dessin présentant un embouteillage sur le lieu du passage à niveau, barrières levées. Je leur demande alors s’ils avancent sur le passage. Cela me rassure alors d’entendre qu’il faut attendre que les véhicules devant soi aient libéré l’espace avant de s’engager.

VR : Pascal, je te remercie.

Et vous qui êtes parent, grands-parent ou même enseignant, vous en pensez quoi ? Délivrez-vous des messages à vos enfants sur la dangerosité des voies et passages à niveau ? Comment vous y prenez-vous ? Si vous êtes jeune, que faîtes-vous à l’approche d’un passage à niveau ? La prévention, vous trouvez cela utile ?