C’est une question qui revient fréquemment, pourquoi faut-il autant de temps pour rétablir le trafic après un accident de personne ?
Dès que la nature de l’incident est défini et les mesures adoptées mises en œuvre, il semble incompréhensible qu’un incident puisse interrompre la circulation plusieurs heures.
Je vous propose ici de faire le point sur les différentes étapes qui rythment la gestion d’un accident de personne sur la circulation ferroviaire.
Incident de circulation : Pour chaque incident une gestion différente
La circulation ferroviaire repose sur de nombreux paramètres particulièrement rigides sans lesquels rien n’est possible. Le moindre grippage entraine d’importantes conséquences, le moindre détail modifie les champs d’action et de corrections possibles. Ainsi, chaque incident nécessite et permet une gestion différente, selon les caractéristiques du lieu où il se produit (nombre de voies disponibles, aiguillage, lieu de retournement des rames, de stockage…), selon la nature de l’incident (panne d’un train, descente de voyageurs sur les voies, problème de signalisation…) ou encore des différents intervenants nécessaires à la résolution de l’incident.
Dans le cas d’un accident de personne, tous ces points sont à prendre en compte.
Dans certains cas, l’accident entrainera une interruption de circulation totale pendant plusieurs heures, dans d’autres, il sera rapidement possible de faire circuler des trains sur les voies voisines et de limiter ainsi les conséquences sur l’ensemble du trafic.
Mais que ce passe t il en fait durant cette interruption des circulations ?
- Dans un premier temps l’alerte est donnée par le conducteur qui en déclenchant « l’alerte radio » provoque instantanément l’interruption des circulations de tous les trains présents sur le secteur.
- Dès cette alerte, le régulateur basé au COT analyse la situation (nature de l’incident, conséquences sur l’infrastructure, le matériel, les marges d’actions possibles immédiatement et à court terme…) puis autorise, si cela est possible, certains trains immobilisés à reprendre « leur marche », c’est-à-dire qu’il donne l’autorisation de circuler aux trains qui ont un itinéraire évitant la zone de voies condamnée par l’accident.
- Au même instant, le coordonnateur régional, lui aussi basé au COT, contacte les autorités nécessaires (pompiers, police) et dépêche sur place un responsable SNCF qui interviendra sur place pour gérer l’aspect sécurité et les différents paramètres permettant l’anticipation de la reprise des circulations.
- A partir de cet instant, le délai de rétablissement de la circulation dépend de la gravité de l’accident (personne décédé, blessée, emplacement de l’accident, délai d’acheminement des autorités nécessaires…) et de l’intervention des pompiers et de la police. Une enquête est immédiatement ouverte et des officiers de police judiciaire interviennent sur le site (durée moyenne de l’intervention : 1h40)
- Avec l’arrivée des pompiers c’est aussi tout le protocole de prise en charge des témoins choqués et du conducteur qui est immédiatement relevé de ses fonctions. Au COT, les gestionnaires de moyen se mobilisent pour trouver un conducteur en mesure de se rendre sur place et d’acheminer la rame accidentée (si les dégâts sur la rame sont trop importants, il peut être nécessaires d’organiser un dépannage du train.) Je profite de ce billet pour rappeler un numéro qui me semble méconnu, celui de l’assistance aux personnes choquées après avoir été victimes, ou témoins d’un fait violent ; le 0800120821. Il permet d’être mis en relation 7 jours sur 7 de 9h à 20h avec une cellule de soutien psychologique. Ce numéro est gratuit d’un poste fixe.
- Lorsque les officiers de police judiciaire estiment avoir tous les éléments nécessaires, ils autorisent la reprise des circulations en contactant le coordonnateur régional qui donne l’ordre de reprise. Régulateurs et gestionnaire de plan de transport, déterminent alors l’ordre de départ de tous les trains jusque-là immobilisés pour recréer une circulation fluide en toute sécurité. Les perturbations sont alors d’autant plus perceptibles que l’incident a été important, car le retard cumulé par ces trains qui doivent s’insérer dans le plan de transport des secteurs ayant maintenu leurs circulation, provoque une nouvelle difficulté. Il faut désormais fluidifier la circulation pour permettre à tous les trains de circuler en évitant les phénomènes de répercussion des retards.
Que fait-on pour limiter le plus possible ce délai ?
Pour limiter au mieux les délais d’interruption de circulation tout en permettant à chaque métier de réaliser au mieux ces missions en toute sécurité, la SNCF réalise des formations et des simulations d’intervention pour entrainer les différents intervenants.
Une convention sur les accidents de personnes et les interventions en milieu ferroviaire en l’Ile-de-France, a ainsi été signée début juillet 2014.
Je vous propose de voir cela en vidéo
Bonjour,
J’en profite pour vous signaler que ce matin alors que notre train a été rendu terminus clamart, les grilles du quai était abaissée empêchant la sortie. Les passagers rempaient sous les 50cms d’espace laissés au sol pour sortir du quai ! Un agent de la gare nous a expliqué qu’il avait été informé qu’aucun train ne devait s’arrêté et avait donc abaissé les grilles. J’espère que vous ferez en sorte que ce genre de situation lié à une très mauvaise communication ne se reproduise plus.
Ps : J’en profite pour saluer la très bonne communication faite par le conducteur de notre train (départ 8h29 de Sèvres)
Je confirme. Merci au conducteur qui pour une fois s est exprimé clairement avec presque un peu d humour vue la situation franchement pénible.
« Que fait-on pour limiter ce délai ? » …. « La Sncf réalise des formations et des simulations d’intervention pour entraîner les différents. » Primo vous ne répondez pas à la question que vous vous auto-posez et de toute façon vous ne pouvez rien faire puisque c’est la police qui est seule maître des lieux et deuxio vous écrivez : « pour entraîner les différents quoi ? » La phrase est incomplète et du coup ne veux rien dire.
Bonjour,
Si, je pense répondre à la question…s’il est impossible de maitriser ce délai, il est en revanche possible d’agir pour le limiter au maximum…Le mot manquant est « intervenants »…comme l’explique la vidéo en lien, ces différents métiers, qui doivent interagir dans ces périodes de crises, peuvent, en améliorant la communication et des gestes métiers spécifiques pour leurs missions respectives, gagner un temps précieux…
Bonjour,
a propos de ce matin, pourquoi un accident en gare de Chaville rive gauche a-t-il aussi interrompu la circulation sur la ligne U, alors qu’elle ne passe pas par cette gare? Le trafic a repris assez rapidement, mais avec quand même des perturbations…
Par ailleurs, les annonces à Versailles Chantier parlaient d’un incident « en gare de Chaville ». Vu qu’il y a trois gares à Chaville, il aurait été pratique de préciser laquelle…
Bonjour,
Effectivement, cela peut sembler étrange, mais tous les trains devant aller sur ce secteur (en direction de Montparnasse) et qui ont été retenus en amont, et en particulier sur le secteur de Versailles, ont a leur tour provoqué une perturbation.Toutes les lignes ont ainsi été touchées par la perturbation, soit par un retard, soit par une immobilisation brève, soit par un axe interrompu.
Concernant la mention de la gare, effectivement, cela peut prêter à confusion, je fais donc suivre votre commentaire aux responsables de l’information voyageurs.
Bonjour,
Je lis que les trains de la ligne impactée étaient retenus/immobilisés, impactant alors les autres lignes ( comme la U ) .
Dans de tels cas, n’est’il pas prévu de faire repartir un maximum de ces trains bloqués dans l’autre sens, comme cela se fait sur les lignes de métro parisien ( çà s’appelle un SP « service provisoire » ) … çà permet justement de continuer à rouler en coupant en 2 la ligne, c’est mieux que rien, et çà permet de déengorger la ligne et permettre aux autres lignes de rouler …
Après, je sais bien que suivant les possibilités d’aiguiller les trains sur les bonnes voies ( surtout le bon sens ) cela n’est pas toujours possible, par contre, la rapidité de prise de décision pourrait être améliorée .